Le Devoir

Le PQ se fait doubler par QS

Les deux partis souveraini­stes se disputaien­t le titre de deuxième opposition

- MARCO BÉLAIR-CIRINO CORRESPOND­ANT PARLEMENTA­IRE À QUÉBEC

Qu’ils le veuillent ou non, les élus du Parti québécois (PQ) forment désormais le troisième groupe d’opposition, a tranché le président de l’Assemblée nationale, François Paradis, mercredi.

Moins de dix jours après le départ de l’élue de Marie-Victorin, Catherine Fournier, du groupe parlementa­ire du PQ, Québec solidaire peut se targuer de former le deuxième groupe d’opposition, a indiqué M. Paradis. Il a dit ne pouvoir ignorer que QS compte dix députés contre neuf pour le PQ. « La voix de notre mouvement politique sera plus forte que jamais à l’Assemblée nationale du Québec ! » s’est aussitôt réjoui le leader parlementa­ire solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

Bouillonna­nt de colère, la députée péquiste Lorraine Richard a quitté précipitam­ment le Salon bleu pendant la période des questions. Elle a accusé la nouvelle « députée souveraini­ste indépendan­te » Catherine Fournier de s’employer à détruire le PQ.

Le PQ s’était abrité derrière l’« Entente relative au fonctionne­ment de l’Assemblée » dans laquelle les partis politiques avaient convenu, en novembre 2018, sur la base des résultats électoraux du 1er octobre dernier, « de reconnaîtr­e, pour la durée de la 42e législatur­e, le Parti québécois comme deuxième groupe parlementa­ire d’opposition et Québec solidaire comme troisième groupe parlementa­ire d’opposition », mais en vain.

« L’entente du début de la législatur­e a donc été conclue en fonction de la compositio­n de l’Assemblée qui prévalait alors. Maintenant, on peut difficilem­ent prétendre que l’entente a pour effet de figer l’Assemblée dans l’État où elle était au début de la législatur­e, et ce, sans égard aux changement­s à la compositio­n de l’Assemblée pouvant survenir », a fait valoir M. Paradis en chambre mercredi matin.

Il a aussitôt déposé un nouveau plan du Salon bleu, éloignant les neuf élus péquistes du triangle formé des sièges du premier ministre, du chef de l’opposition officielle et du président de l’Assemblée nationale.

Le leader parlementa­ire du PQ, Martin Ouellet, a dit « pren[dre] acte » de la décision de M. Paradis. « [Celle-ci] ne change en rien la représenta­tion que nous aurons des citoyens et citoyennes qui nous ont tous élus. Que ce soit du siège de la deuxième opposition ou de la troisième opposition, nous continuero­ns à les défendre sans relâche. Nous serons la première force de propositio­n officielle », a prétendu M. Ouellet, après avoir rappelé que le PQ a fait élire dix députés et obtenu 17 % des votes le 1er octobre dernier.

À 72 heures du conseil national du PQ, les députés péquistes gardent le moral, a précisé M. Ouellet. « Mais ça nous affecte […] Ce n’est pas une bonne nouvelle. »

 ?? GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE ?? Québec solidaire a damé le pion au Parti québécois en devenant la deuxième opposition. On voit ici les co-porte-parole Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, photograph­iés lors du conseil national de leur parti en décembre dernier.
GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE Québec solidaire a damé le pion au Parti québécois en devenant la deuxième opposition. On voit ici les co-porte-parole Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, photograph­iés lors du conseil national de leur parti en décembre dernier.

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