La certification du Boeing 737 MAX
Les deux catastrophes aériennes impliquant le 737 MAX 8 et ayant causé la mort de 346 personnes révèlent jour après jour le scandale d’une certification bâclée.
Ce n’est qu’à la suite du premier écrasement, dans la mer de Java le 29 octobre dernier, que Boeing et la FAA ont informé les opérateurs des 737 MAX de l’existence du MCAS, le système de stabilisation devant prévenir le décrochage, et de la nécessité de revoir la formation des pilotes. L’occultation du MCAS jusque-là par Boeing a permis en même temps de cacher les problèmes de stabilité du 737 MAX. Si ces avions, MAX 8 et 9, n’éprouvaient pas de risques particuliers de décrochage, le MCAS n’aurait pas été développé. L’instabilité aérodynamique des 737 MAX explique pourquoi Boeing, à la suite du premier écrasement, n’a pas recommandé de désactiver le MCAS jusqu’à ce que le système soit modifié. Elle craignait que la désactivation de ce système sur tous les 737 MAX augmente le risque d’accident au lieu de le diminuer.
Donc, au-delà des défaillances du système MCAS, le problème sousjacent est le manque de stabilité aérodynamique des 737 MAX intrinsèquement. Et ce ne sont pas des modifications du logiciel du MCAS qui sont la solution la plus sécuritaire. Un avion qui manque de stabilité dynamique ne devrait pas pouvoir obtenir de certification. Les enquêtes devront établir pourquoi les 737 MAX 8 et 9 ont réussi à obtenir une certification malgré leur instabilité aérodynamique.
François Beaulé Montréal, le 20 mars 2019