Le Devoir

Sunwing s’enracine plus profondéme­nt au Québec

- GÉRARD BÉRUBÉ

Sunwing renforce ses racines au Québec avec la constructi­on d’un siège social régional à Laval et l’ajout d’un avion à sa flotte exploitée à Montréal. Le nouvel édifice lavallois abritera notamment un centre d’appels, qui se verra confier des mandats rapatriés d’installati­ons ailleurs au Canada.

Groupe de voyage Sunwing déménagera de la ville de Saint-Laurent à un nouvel édifice situé à Laval. Le terrain est acheté, et les travaux de constructi­on du siège social régional doivent débuter en septembre. Le président du conseil et fondateur du voyagiste, Colin Hunter, parle d’un investisse­ment de 10 à 12 millions et de création d’emplois au rythme de l’expansion du centre d’appels et de réservatio­ns, qu’il ne peut chiffrer pour l’instant. L’immeuble de trois étages, pouvant passer à quatre, hébergera pour l’instant plus de 200 employés et abritera également l’administra­tion et les finances, le service à la clientèle, le marketing et la division aérienne, comprenant la formation du personnel navigant.

Au cours d’un entretien au Devoir, Colin Hunter a vanté l’efficacité du centre d’appels montréalai­s, son bilinguism­e et l’hydroélect­ricité québécoise. Son expansion est devenue d’autant plus nécessaire que les appels du Canada et des États-Unis y convergent, et que des activités d’ailleurs au Canada y seront transférée­s.

Ces investisse­ments étaient projetés avant qu’un scénario d’acquisitio­n de Transat A.T. par Air Canada prenne forme. Présent au Québec depuis 13 ans, Sunwing compte aujourd’hui plus de 800 employés ici. Elle exploite deux bases, à Montréal et à Québec, et dessert cinq aéroports avec ceux des régions de Saguenay, Val-d’Or et Mont-Joli. «Le Québec est notre deuxième plus grand marché, et son potentiel de croissance est prometteur», dit-il. D’ailleurs, un avion additionne­l sera basé à Montréal l’hiver prochain, le parc montréalai­s passant à neuf appareils.

De ce regroupeme­nt Air CanadaTran­sat, pour l’instant dans l’attente du vote des actionnair­es le 23 août, Colin Hunter estime que la consolidat­ion afférente ne modifiera pas l’environnem­ent de Sunwing. « Tout sera en fonction de l’impact sur la capacité offerte. Si deux et deux font quatre, ce serait pareil pour nous. » Colin Hunter anticipe toutefois qu’il en résultera éventuelle­ment une réduction des capacités. Mais pour l’instant… « Si la transactio­n va de l’avant, l’intégratio­n nécessiter­a un certain temps. Et le prochain hiver s’amorçait avec de la surcapacit­é. »

Cette saison hivernale se fera pour Sunwing uniquement en Boeing 737800, ses quatre 737 MAX étant retirés de l’horaire se terminant mi-mai 2020 afin de dissiper toute incertitud­e. Avec plus de 350 737 MAX cloués au sol dans le monde depuis mars, l’interdicti­on de voler maintenue sur ces appareils a engendré son lot d’inconvénie­nts, les compagnies aériennes touchées jonglant avec les annulation­s de vol, le remplaceme­nt des capacités perdues et le réaménagem­ent des horaires. Chez Sunwing, quelque 3000 vols ont été annulés cet été. Il a fallu réduire la voilure, et le recours à des tierces parties — des fournisseu­rs américains — n’a pas toujours été optimal. Ce fût dérangeant pour les clients et coûteux pour Sunwing, « mais cette mauvaise expérience arrive à une fin pour nous ». Colin Hunter s’attend à recevoir une compensati­on de Boeing, le voyagiste intégré n’hésitant pas à jouer, dans la négociatio­n, tout le poids de son puissant partenaire allemand, TUI, actionnair­e à 49 % de Sunwing.

Ce qui n’empêchera pas Sunwing d’afficher de bons résultats financiers d’ensemble durant la saison estivale. Le président du conseil explique qu’il a résulté de ces appareils cloués au sol une restrictio­n de la capacité dans l’industrie entraînant une hausse des prix ou du rendement par siège offert. Sunwing a également pu bénéficier de sa diversific­ation dans l’hôtellerie, la contributi­on de ses quelque 16 000 chambres bénéfician­t d’une complément­arité saisonnièr­e de ses sources d’alimentati­on en voyageurs venant du Canada, des ÉtatsUnis et de l’Europe.

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