Le Devoir

Forte hausse de la rémunérati­on pour les patrons de Canopy Growth

L’entreprise ontarienne accumule toutefois les pertes

- ROSS MAROWITS LA PRESSE CANADIENNE

Les dirigeants de Canopy Growth sont passés à la caisse, puisque leur rémunérati­on globale a atteint 28,5 millions l’an dernier, alors que la consommati­on du cannabis à des fins récréative­s a été légalisée en octobre dernier au Canada.

Près de 90 % de ce montant octroyé aux six principaux patrons ont été versés sous forme d’attributio­ns fondées sur des options, a expliqué l’entreprise établie à Smiths Falls, en Ontario, dans sa circulaire de sollicitat­ion envoyée à ses actionnair­es en vue de son assemblée annuelle du 17 septembre. Pour l’exercice précédent, les patrons du producteur de cannabis avaient obtenu une rémunérati­on globale de 11,3 millions.

Le cochef de la direction de Canopy Growth, Bruce Linton, qui a été poussé vers la sortie le mois dernier, a vu sa paye totale s’établir à 9,33 millions pour l’exercice terminé le 31 mars, par rapport à 2,52 millions pour l’année financière précédente. Cela tient compte de 8,56 millions d’attributio­ns d’options, d’une prime de 450 000 $, un salaire de base 318 000 $ et une autre rémunérati­on de 3568 $.

M. Linton a également touché une somme de 1,5 million après avoir été licencié sans motifs valables le 2 juillet. On lui avait montré la porte à la suite d’une sortie du géant des boissons alcoolisée­s Constellat­ion Brands, qui avait investi 5 milliards dans Canopy en novembre dernier, qui avait exprimé son mécontente­ment à l’égard de la performanc­e financière du producteur de cannabis. Constellat­ion Brands détient une participat­ion de 35,6% dans Canopy et a le droit de nommer quatre administra­teurs au conseil d’administra­tion de la société.

Les autres dirigeants de la société ont chacun reçu entre 2,4 millions et 5,93 millions. Le chef de la direction par intérim, Mark Zekulin, ex-président et cochef de la direction, a vu sa rémunérati­on globale s’établir à 5,96 millions de dollars l’an dernier. Ses options sur des actions ont totalisé 5,2 millions de dollars. M. Zekulin a aussi reçu un salaire de base de 500 000 $ et une prime de 250 000$. Son salaire total avait été d’environ 2,5 millions de dollars en 2018.

M. Zekulin a annoncé cette semaine qu’il quitterait l’entreprise «lorsqu’un chef de la direction approprié aura été trouvé».

La circulaire de sollicitat­ion a été déposée auprès des autorités réglementa­ires au moment où Canopy a vu son action plonger de 14,5 % pour toucher un creux depuis le début de l’année en raison de la publicatio­n de résultats financiers montrant que l’entreprise perd des parts de marché.

Rappelons que, selon les résultats publiés fin juin, Canopy a enregistré des revenus de 226,4 millions pour l’exercice clos le 31 mars 2019, en hausse par rapport à ceux de 77,9 millions de l’exercice précédent, soit avant la légalisati­on du cannabis récréatif en octobre. Mais la perte nette annuelle s’est élevée à 685,4 millions contre 70,4 millions. M. Linton avait alors avoué aux analystes que la société avait atteint le « creux de notre marge ».

Pour la période de trois mois terminée le 30 juin, Canopy a affiché une perte de 1,28 milliard, ou 3,70 $ par action, par rapport à une perte de 91 millions, ou 40 ¢ par action, au premier trimestre de l’exercice précédent. Ce résultat est essentiell­ement lié à une perte hors trésorerie de 1,18 milliard. Canopy a généré des revenus nets de 90,5 millions, en hausse par rapport à 25,9 millions il y a un an.

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SEAN KILPATRICK LA PRESSE CANADIENNE L’entreprise perd des parts de marché.

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