Le Devoir

Non, le Groenland n’est pas à vendre

- TOM LITTLE À KULUSUK

« Prêts à faire des affaires, pas à vendre » : les autorités groenlanda­ises ont rappelé vendredi que leur île, riche en ressources naturelles, n’était pas à vendre après des révélation­s dans la presse américaine selon lesquelles Donald Trump s’était montré intéressé par l’achat de l’immense territoire autonome danois. La veille, le quotidien économique The Wall Street Journal avait écrit que le président américain, magnat de l’immobilier avant de se lancer en politique, s’était « montré à plusieurs reprises intéressé par l’achat » de ce territoire, qui compte quelque 56 000 habitants, et en avait parlé à ses conseiller­s à la MaisonBlan­che. Le président s’est notamment renseigné sur les ressources naturelles et l’importance géopolitiq­ue de la région, selon le journal.

« Le Groenland est riche en ressources précieuses […]. Nous sommes prêts à faire des affaires, pas à vendre » le territoire, a rétorqué vendredi le ministère groenlanda­is des Affaires étrangères sur Twitter. À Kulusuk, un village de chasseurs et de pêcheurs peuplé de moins de 300 habitants dans le sudouest de l’île, les habitants rencontrés par l’AFP ne croient pas au projet de Donald Trump : « Ça n’arrivera jamais ! » assure Jakob Ipsen, le propriétai­re de l’un des deux hébergemen­ts que compte la bourgade. «Les gens prennent ça comme une grosse blague. Ils ont déjà essayé en 1867, puis pendant la Deuxième Guerre mondiale, et rien ne s’est produit. Ça ne risque certaineme­nt pas de se reproduire », assure-t-il.

Le Groenland était une colonie danoise jusqu’en 1953, date à laquelle il est entré dans la « Communauté du Royaume » danois. En 1979, l’île a obtenu le statut de « territoire autonome », mais son économie dépend toujours fortement des subsides versés par Copenhague. Joint vendredi par l’agence, le cabinet de la première ministre Mette Frederikse­n, à Copenhague, n’a pas souhaité faire de commentair­es dans l’immédiat. «Ce doit être un poisson d’avril », a de son côté gazouillé l’ancien chef du gouverneme­nt danois Lars Løkke Rasmussen (Parti libéral).

La base militaire la plus septentrio­nale des États-Unis — la base aérienne de Thulé — se situe toujours sur l’île. « C’est la position militaire du Groenland » qui attirerait le président américain, estime Jakob Ipsen.

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JONATHAN NACKSTRAND AGENCE FRANCE-PRESSE Le Groenland est une gigantesqu­e île arctique riche notamment en pétrole, gaz, or, diamant, uranium, zinc et plomb.

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