Le Devoir

Entre vous et moi…

-

Malgré un manque flagrant de main-d’oeuvre ici, le ministre Jolin-Barrette persistera-t-il et signera-t-il ? On ne perd rien pour attendre.

Ramener à la baisse l’immigratio­n au Québec est d’un illogisme consommé. D’ailleurs, la CAQ et le ministre de l’Immigratio­n sont en train de se le faire rappeler, cette semaine, entre autres, par ses alliés naturels comme la Fédération des chambres de commerce du Québec. C’est un des groupes qui l’a prévenu, pourtant, lors de la dernière campagne électorale. Ce groupe avait même avancé que ce n’était pas 52 000 immigrants qu’il faudrait accueillir, comme pour 2018, mais 60 000, au moins. Maintenant, on parle de 78 000 pour combler les besoins de maind’oeuvre et empêcher la stagnation du développem­ent économique du Québec.

Non ! Pour de pures raisons électorali­stes, les caquistes ont promis au peuple une baisse de 20 % des immigrants. Et suffisamme­nt d’électeurs, dont une grande partie s’abreuve à TVA et au Journal de Québec, sont tombés sous les charmes du contradict­oire François Legault et de son impétueux ministre Jolin-Barrette. Monsieur Legault, qui ne se gêne pas pour se dire mal à l’aise de recevoir autant de péréquatio­n d’Ottawa, en disant miser sur un développem­ent économique fort pour le Québec. Une économie forte pour nous libérer, enfin, de la réception d’un chèque annuel chiffré en milliards que les sophistes, les désinformé­s et les ignorants comparent à du BS.

Au fond, comme n’importe quel chef qui tient à tout prix au pouvoir, ce que cherche Legault, c’est un autre mandat de quatre ans. Pour cela, quoi de mieux que le clientélis­me électoral.

Après le dossier de l’immigratio­n, où il pourrait faire des concession­s au grand capital québécois, il va s’attaquer au tant attendu dossier de la réforme du mode de scrutin : aussi une promesse électorale phare de la CAQ. Même si à peu près tout le monde la veut, cette réforme, je subodore que le gouverneme­nt caquiste prépare une stratégie pour ne pas qu’elle soit effective en 2022. Car son adoption risquerait de remettre en cause sa réélection.

Après tout, le grand frère à Ottawa n’a-t-il pas montré l’exemple en revenant, de façon éhontée, sur une promesse électorale. Marcel Lapointe Jonquière, le 14 août 2019

Newspapers in French

Newspapers from Canada