Une chance que j’vous ai
J’ai deux amours dissèque nos amours modernes avec légèreté, sourire aux lèvres
Vingt ans qu’Hector et Louise ne s’étaient pas revus. Les voilà replongés dans les émois de leur jeunesse amoureuse à la faveur d’un accident qui ravive des flammes encore vives. Classique? Pas tant que ça, Hector coulant des jours heureux avec un Jérémie qu’il aime tendrement et avec lequel il projette de devenir papa aux côtés de leur amie lesbienne en crise de la quarantaine. En trois épisodes, la «dramédie» française J’ai deux amours dissèque ces amours modernes avec légèreté, sourire aux lèvres.
Polyamour, fluidité sexuelle et homoparentalité sont abordés avec naturel. C’est un peu appuyé parfois, mais jamais jusqu’à la franche caricature. À la réalisation, Clément Michel ménage les effets. Le quatuor dépeint est au goût du jour, mais il n’est pas marginal ni en avance sur son temps. Fait sympathique, la série n’esthétise pas ou peu leur quotidien. Ces gens travaillent pour vrai, s’habillant, mangeant, se cultivant et s’aimant sobrement dans des espaces conséquents, habités, à des lieux des utopies instagrammées.
Cela reste une histoire de coeurs contrariés, avec ses airs connus et ses exaltations convenues. On tique surtout sur la figure d’Hector, l’urgentiste qui les fait tous craquer. Menteur à ses heures, il est incarné par un François Vincentelli bien pâle pour justifier tous ces emportements. Cucul la praline, donc ? Oui et non, la minisérie est sucrée, certes, mais pas de quoi développer un diabète. C’est en effet joué avec retenue, au gré de dialogues qui font souvent mouche, livrés par une distribution dominée par Julia Faure, qui incarne une Louise délicieuse.
J’ai deux amours TV5, jeudi, 22h