Un territoiree taillé taillé pour l’aventure
Trois jours de canot-camping dans l’arrière-pays du Témiscamingue, à la découverte du tout nouveau parc national Opémican
On ne prévoit pas la meilleure météo, à la veille de mon départ pour une tite expédition de trois jours dans le dernier-né des parcs nationaux. Rien pour altérer mon désir de découvrir ses vastes étendues d’eau, qu’on dit extraordinaires, ses îles où l’on peut dresser sa tente en toute quiétude et ses grands pins rouges ou blancs qui percent entre les feuillus. Qu’importe l’averse annoncée, les vêtements de pluie sont faits pour ça.
Vers le lac Kipawa
Pour atteindre le lac White (ou lac Marsac), il faut enchaîner un dédale de petits lacs jusqu’à un portage d’environ 200 mètres qui ondule sur une passerelle de bois. Canots, barils et sacs hermétiques seront ainsi transportés à dos de canoteur quatre fois en tout dans la même journée. Le portage, il faut le voir du bon côté : c’est aussi l’occasion de pénétrer à l’intérieur des terres et de se dégourdir les jambes après quelques heures à répéter les manoeuvres à bord.
En ce début d’août, les insectes piqueurs ont fini par abandonner la partie au profit des estivants. Le tout premier campement, nous le dressons sur un emplacement dit « sans trace » parce qu’il se fait sur un site rustique sans services et qu’il revient aux campeurs de le laisser tel quel à leur départ. Ce campement est aussi l’étape de transition entre deux territoires lacustres : le lac White et le tentaculaire lac Kipawa, qui borde une partie du parc. Gigantesque lac Kipawa, qui possède pas moins de 2000 kilomètres de rives et qui s’étend sur 330 km2. La pluie a cessé. Sur le ponton de bois, en face de la surface apaisée du Kipawa, notre équipage assiste, en groupe, au ballet frénétique des patineuses, tandis qu’un couple de huards laisse trer au loin son chant magnétique.
Sur l’île aux Fraises
La pluie a cessé, mais le vent s’en mêle. Dans l’étroite baie de Russel, nos canots peinent à avancer sous la force du vent qui fait rage contre nous. Nous savons qu’une fois cet entonnoir chi, notre progression sera moins difficile, même s’il faut, au barreur, une bonne dose d’adresse pour orienter la frêle embarcation dans des vagues de deux pieds de haut. D’autant que ques grains viennent compliquer l’affaire. À chaque détour, nous révisons notre routage en fonction de l’évolution de la météo. Vive l’aventure !
Le long de l’île McKenzie, une des plus grandes îles du lac, nous traçons la route entre le territoire du parc et celui de la zec Kipawa, tandis que se rencontrent forêt laurentienne et forêt boréale. Avant de terminer notre expédition dans la baie de Dorval, précisément à l’accueil de Laniel, nous fixons nos tentes sur l’île aux Fraises entre les pins et sur des promontoires naturels au-dessus de l’eau claire. Une question me taraude : comment se fait-il que ce paradis du canot-camping soit si peu connu au Québec ? Les canoteurs tariens, eux, ont depuis longtemps découvert ses circuits de calibre mondial. Gageons que ce tout nouveau parc en sera une belle porte d’entrée.