Le Devoir

35 ans pour Le Rouge & Le Blanclanc !

La célèbre revue française défendant les vins du terroir publie son 133e numéro

- BILLET JEAN AUBRY COLLABORAT­EURLE DEVOIR

Avec son « Supplément spécial 35 ans », la revue trimestrie­lle Le

Rouge & Le Blanc livre son 133e méro. Pour le dire sans flagorneri­e aucune, cette revue française pour amateurs de vin qui boivent tout sauf des étiquettes est, depuis 1983, la férence hexagonale. Essentiell­ement consacrée aux vins du pays de re et de Pasteur, la revue a une pertise qui lui assure, à l’instar d’une petite poignée d’autres interrevue­s nationales spécialisé­es, une longueur d’avance quant au traitement de la filière française du vin.

Mon seul regret ? Ne pas avoir été abonné à la revue depuis 1983 ! « Vieux motard que jamais », pour faire dans la contrepète­rie ! Je m’y abonne derechef après la rédaction de cette chronique.

Car, oui, et pour le dire ment, Le Rouge & Le Blanc estable sentiellem­ent, pour ne pas dire rement, sur ses fidèles abonnés pour survivre et livrer la marchandis­e. Bref, c’est une revue libre de toute contrainte publicitai­re. Avec un gement formel pour la vérité véri« fiée ». Pour autant qu’il existe une vérité en matière de vin. Sans doute avait-elle déjà flairé, il y a 20 ans de cela, l’appétit des GAFA de ce monde pour cette manne publicitai­re mais détournée de la presse écrite, où qu’elle soit.

C’est surtout un esprit libre de légialité qui prime ici. Car la revue n’est pas le fait d’un seul homme, d’un « gourou », mais bien d’une terie de collaborat­eurs qui mettent le « nez à la pâte », permettant du coup aux subjectivi­tés de chacun de se fondre dans le creuset d’une vité commune, notation à l’appui. Ainsi, il faut au minimum une note de 13 sur 20 pour accéder au on des vins commentés, après une présélecti­on rigoureuse sur le terrain suivie d’une dégustatio­n méthodique par l’équipe.

Car ces gens sont pointus, sans toutefois être hermétique­s. Fermes, mais justes, sans condescend­ance ni pression ou parti pris pour les grosses maisons comme pour les artisans. Ils évitent de plus ce piège, flatteur pour les ego de certains, mais totalement déplacé du point de vue de l’éthique, de dire aux vignerons comment faire leur vin. Auriez-vous le culot, vous, de réécrire À la recherche du temps

perdu sous prétexte que acl’auteur corde trop de temps au descriptif ?

Bref, longue vie et bravo encore à cette revue de niche qui a régalé, si ce n’est pas formé, une génération d’amoureux du vin tout en distillant une passion naissante chez une autre génération de désiconsom­mateurs reux d’aller au fond des choses, sans toutefois se prendre la tête pour mieux assumer librement son plaisir de boire bon et de boire vrai. Je vous laisse avec le mot de la fin du comité de rédaction :

« Ce qui justifiait la création de Le

Rouge & Le Blanc en 1983 — oeuvrer pour la défense des vins de terroir menacés par des pratiques indignes — justifie plus que jamais aujourd’hui la poursuite de la tâche. Plus que jamais, parce que les menaces n’ont fait que grossir et se multiplier. Mais aussi parce que, face à cela, certains rons, notamment toute une frange passionnan­te issue de la jeune ration, ont refusé de plier et de céder, et que nous sommes de ceux qui les soutiennen­t en suivant avec attention leur travail et leur production. »

 ?? JEAN AUBRY ?? La revue
Le Rouge
& Le Blanc : une mise en lumière de vigneronne­s et de vignerons consacrés à l’intégrité de leur métier comme si leur vie en dépendait.
JEAN AUBRY La revue Le Rouge & Le Blanc : une mise en lumière de vigneronne­s et de vignerons consacrés à l’intégrité de leur métier comme si leur vie en dépendait.

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