Comment assurer la distanciation à bord des avions ?
Les compagnies répartissent les passagers pour assurer l’éloignement physique, mais reconnaissent que l’opération n’est pas toujours possible
Déjà aux prises avec de graves problèmes financiers, les transporteurs essaient de rassurer les voyageurs en insistant sur les mesures en place pour protéger la clientèle et le personnel, Air France indiquant lundi qu’elle s’efforce notamment de répartir les clients à l’intérieur des avions afin d’éviter les contacts, mais que cela n’est pas toujours faisable.
Dans un communiqué portant sur le maintien d’un certain nombre de vols vers Montréal et Toronto en provenance de la France et des Pays-Bas, Air France a mentionné que ses agents « réinstallent les clients de manière proactive » pour maintenir plus d’espace entre les passagers « dans la mesure du possible », une stratégie que d’autres transporteurs ont dit privilégier en période de crise.
« Pour les vols vers l’Europe dont le remplissage ne permet pas une telle distanciation, il est recommandé de conserver le masque qui aura été utilisé lors du passage à Montréal-Trudeau ou Lester B. Pearson », a toutefois souligné Air France. « Pour tous les vols entre le Canada et l’Europe où les remplissages seraient trop importants, les équipages fourniront des masques aux personnes n’ayant pas de couvre-visage dès leur arrivée à la porte de l’avion. »
La compagnie a également énuméré chacune des surfaces qui sont régulièrement désinfectées (accoudoirs, tablettes, etc.), évoqué le passage de l’aspirateur sur les sièges et signalé que les systèmes de ventilation sont munis de filtres HEPA, comme c’est le cas dans les appareils plus modernes.
L’obligation de porter un couvrevisage à bord des avions a été annoncée par Ottawa le 17 avril, le ministre des Transports, Marc Garneau, décrivant la mesure comme étant particulièrement importante « lorsqu’il est impossible de respecter les lignes directrices sur l’éloignement physique ». Mais la perspective d’une levée des restrictions frontalières et d’une reprise graduelle de l’achalandage soulève des questions sur la possibilité réelle de créer de l’espace entre les passagers.
Les médias américains ont largement diffusé en fin de semaine la vidéo publiée sur Twitter par une passagère d’American Airlines montrant une cabine bondée de clients, dont certains n’étaient pas masqués. Le vol se rendait de New York à Charlotte, en Caroline du Nord. Invitée à réagir, la compagnie a notamment affirmé que les agents peuvent déplacer des passagers pour assurer plus d’espace entre eux et que les passagers peuvent eux-mêmes se déplacer une fois à bord. Cela était impossible, selon la passagère, car tous les sièges étaient occupés.
Aide financière
Le casse-tête des mesures sanitaires s’ajoute à une baisse importante des revenus, une situation à laquelle les transporteurs canadiens ont réagi en demandant l’accès au programme de subvention salariale.
Air Canada et Porter, qui a reporté au 29 juin la reprise de ses vols, ont fait état lundi de discussions avec Ottawa au sujet de mesures d’aide ciblées pour les compagnies aériennes. « Nous avons, comme beaucoup d’entreprises dans les circonstances actuelles, des contacts avec les différents ordres de gouvernement, mais nous ne pouvons pas commenter le contenu de nos discussions, ni spéculer sur des décisions à venir », a dit de son côté le vice-président aux ressources humaines et affaires publiques de Transat, Christophe Hennebelle.
Transat et Air Canada veulent aussi se tourner vers Québec, entre autres pour explorer « par exemple des mesures fiscales pour favoriser le maintien en emploi de travailleurs », ontelles mentionné dans des entrées récemment modifiées au Registre des lobbyistes. Elles souhaitent aussi des « orientations soutenant les politiques de modification et d’annulation des agences de voyages », comme Vacances Transat et Vacances Air Canada, « notamment dans l’administration du Fonds d’indemnisation des clients des agences de voyages ».