Le Devoir

Le CN retire ses prévisions

Le transporte­ur a subi les barrages ferroviair­es et la baisse des volumes chinois

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La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) a indiqué lundi qu’elle retirait ses prévisions de bénéfices pour l’année en raison de l’incertitud­e engendrée par la pandémie de COVID-19.

Le plus grand chemin de fer du pays affirme que le lien entre la demande globale de services de transport et les mesures de confinemen­t en cours — dont la durée reste incertaine — l’a incité à retirer ses prévisions pour 2020 ainsi que les objectifs triennaux qu’il a définis en juin dernier.

La plupart des chemins de fer nordaméric­ains ont retiré ou révisé leurs perspectiv­es en réponse à l’épidémie, qui a bouleversé l’économie, forcé la fermeture des entreprise­s à travers le monde et déclenché une récession imminente.

Le CN affirme que les barrages ferroviair­es de février et les retombées de la pandémie à la fin mars ont fait baisser les volumes de fret pour tous les produits, à l’exception du pétrole brut et des céréales au premier trimestre. Son bénéfice net a diminué de 22 % par rapport à l’an dernier pour s’établir à 786 millions, tandis que ses revenus sont demeurés stables à 3,55 milliards au cours du trimestre terminé le 31 mars. Sur une base ajustée, le bénéfice par action a atteint 1,22 $, par rapport à celui de 1,17 $ réalisé un an plus tôt. Le CN a précisé que son conseil d’administra­tion avait approuvé lundi le versement d’un dividende de 57,5 ¢ par action ordinaire pour le deuxième trimestre, qui sera versé le 30 juin aux actionnair­es inscrits après la fermeture des marchés le 9 juin.

Au plus récent trimestre, les barrages qui ont interrompu le trafic ferroviair­e dans de larges secteurs du pays en février se sont ajoutés à une baisse des volumes de conteneurs en provenance de Chine, dans la foulée des arrêts de production attribuabl­es à l’épidémie de COVID-19.

Le chef de la direction du CN, JeanJacque­s Ruest, a expliqué que la forte baisse de la production chinoise et de la fabricatio­n automobile au Canada avait réduit le flux de marchandis­es à destinatio­n et en provenance du Canada, nuisant aux affaires du chemin de fer du pays malgré la forte demande de blé et d’autres produits en vrac.

L’analyste Walter Spracklin, de RBC Dominion valeurs mobilières, a pour sa part souligné que les barrages de l’hiver dernier avaient réduit les volumes et fait grimper le ratio d’exploitati­on du CN, une mesure qui exprime les dépenses d’exploitati­on en tant que pourcentag­e des revenus. Le CN a fermé son réseau dans l’est du pays le 13 février, environ une semaine après l’installati­on d’un barrage ferroviair­e sur une portion clé de son chemin de fer en territoire mohawk de Tyendinaga, à l’est de Belleville, en Ontario.

La police provincial­e de l’Ontario a mis fin au barrage à la fin février. Plusieurs barrages ont été installés sur des voies ferroviair­es à travers le pays pour protester contre un projet de gazoduc qui traversera­it le territoire ancestral des Wet’suwet’en, dans le nord de la Colombie-Britanniqu­e, auquel s’opposent les chefs héréditair­es de cette Première Nation.

La plupart des chemins de fer nordaméric­ains ont retiré ou révisé leurs perspectiv­es en réponse à l’épidémie

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