Le Devoir

Jean-François Roberge assure qu’il n’improvise pas

Le ministre de l’Éducation rejette toute demande de report ou de réaménagem­ent du calendrier scolaire

- MARIE-MICHÈLE SIOUI CORRESPOND­ANTE PARLEMENTA­IRE À QUÉBEC

Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, s’est défendu jeudi de faire de « l’improvisat­ion » au sujet du calendrier de réouvertur­e des écoles, qu’il n’entend pas réaménager malgré les pressions de l’opposition et du milieu scolaire.

« Moi, je n’appellerai­s pas ça improviser. Quand on a décidé d’aller sur la Lune, la fusée n’était pas construite encore, et on a décidé d’aller sur la Lune », a-t-il lancé après avoir affronté un barrage de questions de la part d’élus de l’opposition.

Il a refusé net la propositio­n de la députée libérale Marwah Rizqy, qui lui a demandé de retarder l’ouverture des écoles dans la région montréalai­se après le 19 mai. « Je ne pense pas que ce soit quelque chose qui est possible. » « Il n’est pas prévu de changer le calendrier », a-t-il répété.

Même réponse aux centres de services scolaires, qui pourraient exiger un report du calendrier en raison d’inquiétude­s liées à la santé des enseignant­s ou des élèves. « Le calendrier qu’on a déposé […], c’est un calendrier qui est réaliste et on ne pense pas y déroger », a-t-il indiqué.

Il s’est cependant dit disposé à « retarder une réouvertur­e » si « la Santé publique » le réclame. En revanche, si tout se passe bien dans les écoles, Québec pourrait permettre aux camps de jour d’ouvrir à la fin de juin ou au début du mois de juillet.

De la latitude aux écoles

Le ministre Roberge a aussi insisté sur la « subsidiari­té » des écoles, qui pourront elles-mêmes décider de quelle façon elles aménageron­t les classes ou à quels enseignant­s elles feront appel, parmi les finissants au baccalauré­at ou leurs collègues du secondaire. Par contre, ces écoles ne pourront ouvrir à temps partiel ou réaménager l’horaire à temps plein pour faciliter la logistique, a-t-il précisé.

« C’est plaider des deux côtés de la bouche, a déclaré Marwah Rizqy. On ne peut pas, quand ça nous convient, parler de subsidiari­té des écoles et d’autre part, lorsqu’on a un enjeu de santé publique, dire : “Non, arrangezvo­us, les écoles.” »

À son avis, Jean-François Roberge « rejette sa responsabi­lité dans la cour des écoles, des enseignant­s et du personnel administra­tif ».

Sa collègue de Québec solidaire Christine Labrie a fait le même constat. « Non seulement il se déresponsa­bilise totalement de la mise en oeuvre de la réouvertur­e des écoles, mais en plus, il est complèteme­nt déconnecté du réel », a-t-elle dit. « Il a annoncé, cette semaine, pas un plan, mais bien un calendrier » de réouvertur­e, qu’il « remet totalement entre les mains des centres de service et des équipes-écoles », a-telle ajouté.

« J’ai le sentiment que le ministre se lave les mains du plus gros défi qu’est celui du réseau scolaire », a ajouté Véronique Hivon, du Parti québécois. Elle a dit trouver « surprenant » que le ministre n’ait pas demandé aux écoles de préparer un scénario de réouvertur­e plus tôt, puisque « le gouverneme­nt n’arrive pas avec un plan, ni vraiment un encadremen­t ».

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CATHERINE LEGAULT LE DEVOIR

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