Le Devoir

Un comité plaide pour la réouvertur­e des salles en juin

Une douzaine d’associatio­ns, de distribute­urs et de producteur­s proposent un plan en phase avec les enjeux sanitaires

- FRANÇOIS LÉVESQUE

Au cours de la dernière semaine, le gouverneme­nt du Québec a annoncé la réouvertur­e graduelle de plusieurs secteurs d’activité, de l’industrie de la constructi­on aux écoles primaires en passant par les commerces de détail. Inquiets de l’absence de la culture dans les scénarios évoqués, l’Associatio­n des propriétai­res de cinémas du Québec (APCQ) et la Corporatio­n des salles de cinéma du Québec (CSCQ) ont choisi de prendre les devants en mettant sur pied un comité de relance. L’objectif ? Élaborer un plan de réouvertur­e des salles qui soit en phase avec le contexte sanitaire particulie­r. Ce, en visant le mois de juin.

L’Associatio­n québécoise de la production médiatique (AQPM), le Regroupeme­nt des distribute­urs indépendan­ts de films du Québec (RDIFQ), de même que la plupart des sociétés de distributi­on, dont MK2 Mile-End, Entract Films, Maison 4:3 et les Films Séville, se sont ralliés afin de réfléchir à des solutions.

« L’objectif commun des membres du comité est de faire en sorte que les Québécois puissent avoir accès à une sortie culturelle en toute sécurité. Nous sommes sûrs d’être en mesure de rouvrir les salles de cinéma en respectant des mesures strictes de distanciat­ion sociale et d’hygiène […] Lorsque les premières mesures ont été annoncées, avant la fermeture complète des cinémas, nous étions capables d’opérer en respectant une capacité de 50 % dans nos installati­ons et le tout se déroulait très bien », rappelle Éric Bouchard, président de la CSCQ.

Rampe de lancement

Outre les mesures d’hygiène resserrées, le comité entend mettre en avant le cinéma québécois, durement éprouvé par la crise. On travaille ainsi en coulisses à une programmat­ion de films d’ici, qu’il s’agisse de classiques, de succès populaires passés ou de nouveautés ayant été éclipsées par l’arrivée de la pandémie, ou ayant souffert d’une sortie écourtée. Au passage, on réitère l’importance de la salle comme rampe de lancement privilégié­e.

Il va sans dire, l’offre, fût-elle hollywoodi­enne ou d’ailleurs, se bonifiera à mesure que la planète cinéma recommence­ra à faire paraître les centaines de films dont la sortie a été reportée.

Parmi les préoccupat­ions abordées, il est également celle, plus globale, de la vie culturelle. De souligner le comité de relance, hors des grandes villes comme Montréal, Québec, Laval, Longueuil, et Gatineau, il arrive que le cinéma soit, sinon le seul, du moins l’un des rares lieux de rassemblem­ent culturel d’une municipali­té. « De plus, les retombées économique­s des cinémas dans leurs milieux sont très importante­s, plusieurs commerces gravitant autour d’eux », argue-t-on.

Président de l’APCQ, Denis Hurtubise estime qu’il est primordial d’établir un lien de collaborat­ion entre les différents paliers de gouverneme­nts et les acteurs de l’écosystème du cinéma au Québec. « En étant proactifs et en combinant nos efforts pour que nos films puissent être largement diffusés en salle dans toutes les régions de la province, c’est toute la population ainsi que les acteurs de l’industrie qui en sortiront gagnants », conclut-il.

L’APCQ et la CSCQ comptent 76 propriétai­res de salles de cinéma. À eux deux, ces groupes possèdent 70 % des écrans et cumulent 85 % du boxoffice québécois.

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