Les artisans des arts et de l’événementiel se regroupent
Avec TRACE, des milliers de « métiers très variés » veulent avoir voix au chapitre
Pour nous, le temps était venu de passer à l’action FRANÇOIS DESCHAMPS
Afin d’avoir une voix forte pour faire valoir leur situation souvent précaire, notamment en lien avec la crise de la COVID-19, des artisans du milieu des arts et de l’événementiel qui ne sont représentés par aucune organisation ont décidé jeudi de lancer leur propre regroupement.
L’Association des travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel (TRACE) s’adressera non seulement aux nombreux travailleurs autonomes du domaine, mais aussi aux salariés, aux contractuels et aux pigistes, « qui contribuent au rayonnement » de ces milieux « à travers des métiers très variés ».
Bien qu’appuyée par la CSN et la Fédération nationale des communications et de la culture, TRACE précise ne pas être un syndicat.
« La crise de la COVID-19 a mis en suspens une immense part de nos activités, peu importe le secteur, a expliqué dans un communiqué François Deschamps, l’un des instigateurs du projet. Cela a mis en relief la précarité à laquelle font face les travailleuses et travailleurs de ces milieux, notamment avec l’absence de mécanismes de soutien. Pour nous, le temps était donc venu de passer à l’action. Nous avons décidé de nous regrouper et de nous donner une voix pour changer les choses. »
François Deschamps et sa collègue Virginie Ouellet avaient lancé, dès le début de la crise, la page Facebook privée « Regroupement québécois des travailleur.euses de l’événementiel et de la culture », qui compte à ce jour quelque 7880 membres.
L’unité d’abord
« Nous devons unir nos efforts afin de développer collectivement les outils et les services qui nous permettront de continuer à pratiquer les métiers qui nous passionnent », note Mme Ouellet dans le communiqué de TRACE diffusé jeudi.
L’association a principalement deux objectifs : développer une plateforme de propositions destinée aux gouvernements, mais aussi mettre sur pied différents services pour soutenir au quotidien ses futurs membres.
« On souhaite évaluer différentes idées, telles que l’accès à des assurances collectives, la création d’un fonds de retraite, l’accès à des avis juridiques sur nos droits et pour le respect de nos contrats, l’accès à des formations, etc., explique Mme Ouellet. Bref, la liste est longue et emballante, mais pour y arriver, nous devons d’abord nous unir autour d’une même initiative. »
Du côté du ministère de la Culture et des Communications (MCC), on a pris connaissance de la création de TRACE jeudi, et aucune discussion n’avait encore eu lieu avec l’association. « La possibilité de former ou de joindre une association est un droit, a souligné le cabinet de la ministre Nathalie Roy. Nous serons prêts à étudier les demandes de cette association, comme nous le faisons avec toutes celles que nous recevons, lorsqu’elles nous seront transmises. »
Le cabinet a précisé être conscient qu’il y a un « certain nombre de travailleurs qui ne sont pas représentés par les associations existantes et qui ne perçoivent pas de subventions du MCC ».