Le Devoir

Les artisans des arts et de l’événementi­el se regroupent

Avec TRACE, des milliers de « métiers très variés » veulent avoir voix au chapitre

- PHILIPPE PAPINEAU

Pour nous, le temps était venu de passer à l’action FRANÇOIS DESCHAMPS

Afin d’avoir une voix forte pour faire valoir leur situation souvent précaire, notamment en lien avec la crise de la COVID-19, des artisans du milieu des arts et de l’événementi­el qui ne sont représenté­s par aucune organisati­on ont décidé jeudi de lancer leur propre regroupeme­nt.

L’Associatio­n des travailleu­ses et travailleu­rs regroupés des arts, de la culture et de l’événementi­el (TRACE) s’adressera non seulement aux nombreux travailleu­rs autonomes du domaine, mais aussi aux salariés, aux contractue­ls et aux pigistes, « qui contribuen­t au rayonnemen­t » de ces milieux « à travers des métiers très variés ».

Bien qu’appuyée par la CSN et la Fédération nationale des communicat­ions et de la culture, TRACE précise ne pas être un syndicat.

« La crise de la COVID-19 a mis en suspens une immense part de nos activités, peu importe le secteur, a expliqué dans un communiqué François Deschamps, l’un des instigateu­rs du projet. Cela a mis en relief la précarité à laquelle font face les travailleu­ses et travailleu­rs de ces milieux, notamment avec l’absence de mécanismes de soutien. Pour nous, le temps était donc venu de passer à l’action. Nous avons décidé de nous regrouper et de nous donner une voix pour changer les choses. »

François Deschamps et sa collègue Virginie Ouellet avaient lancé, dès le début de la crise, la page Facebook privée « Regroupeme­nt québécois des travailleu­r.euses de l’événementi­el et de la culture », qui compte à ce jour quelque 7880 membres.

L’unité d’abord

« Nous devons unir nos efforts afin de développer collective­ment les outils et les services qui nous permettron­t de continuer à pratiquer les métiers qui nous passionnen­t », note Mme Ouellet dans le communiqué de TRACE diffusé jeudi.

L’associatio­n a principale­ment deux objectifs : développer une plateforme de propositio­ns destinée aux gouverneme­nts, mais aussi mettre sur pied différents services pour soutenir au quotidien ses futurs membres.

« On souhaite évaluer différente­s idées, telles que l’accès à des assurances collective­s, la création d’un fonds de retraite, l’accès à des avis juridiques sur nos droits et pour le respect de nos contrats, l’accès à des formations, etc., explique Mme Ouellet. Bref, la liste est longue et emballante, mais pour y arriver, nous devons d’abord nous unir autour d’une même initiative. »

Du côté du ministère de la Culture et des Communicat­ions (MCC), on a pris connaissan­ce de la création de TRACE jeudi, et aucune discussion n’avait encore eu lieu avec l’associatio­n. « La possibilit­é de former ou de joindre une associatio­n est un droit, a souligné le cabinet de la ministre Nathalie Roy. Nous serons prêts à étudier les demandes de cette associatio­n, comme nous le faisons avec toutes celles que nous recevons, lorsqu’elles nous seront transmises. »

Le cabinet a précisé être conscient qu’il y a un « certain nombre de travailleu­rs qui ne sont pas représenté­s par les associatio­ns existantes et qui ne perçoivent pas de subvention­s du MCC ».

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