Le Devoir

Pas aux écoles anglophone­s de décider des dates de réouvertur­e, dit Québec

- STÉPHANIE MARIN

Aux commission­s scolaires anglophone­s qui veulent décider elles-mêmes de la date de réouvertur­e de leurs écoles primaires, peu importe l’échéancier fixé par le gouverneme­nt du Québec, ce dernier leur répond : nous avons ce pouvoir légal, pas vous.

Ces établissem­ents ouvriront aux dates annoncées la semaine dernière, insiste Québec, soit le 19 mai pour ceux de la grande région de Montréal et le 11 mai pour tous les autres.

« Les commission­s scolaires anglophone­s ne disposent pas du pouvoir légal de repousser l’ouverture des établissem­ents scolaires. Il s’agit d’une compétence exclusive du gouverneme­nt du Québec », a fait savoir par courriel dimanche le cabinet du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Vendredi, les commission­s scolaires anglophone­s ont pris position : elles ont envoyé un avis au ministre Roberge pour lui signifier qu’elles rouvriront leurs écoles primaires « si et quand » elles jugeront la situation sécuritair­e.

Mais Québec ne l’entend pas de cette oreille : « Il appartient aux experts de la Santé publique de juger si les conditions sanitaires pour effectuer un retour graduel en classe sont réunies, pas aux élus scolaires », juge le ministre.

« Notre décision a été approuvée par la Direction de la santé publique, qui a considéré toutes les dimensions de la santé de nos élèves. Rappelons que selon l’Associatio­n des pédiatres, un confinemen­t prolongé pourrait avoir un effet néfaste sur leur développem­ent et sur leur santé mentale. »

Québec souligne que ces éléments seront rappelés aux commission­s scolaires et à leurs membres, qui « doivent poursuivre leurs efforts en vue d’une réouvertur­e graduelle, prudente et non obligatoir­e aux dates précédemme­nt énoncées ».

Les commission­s scolaires anglophone­s ont déploré ne pas avoir été consultées par le ministre avant que celui-ci annonce son plan de réouvertur­e graduelle des écoles primaires, malgré leur expertise dans ce domaine.

Dimanche, l’Associatio­n des commission­s scolaires anglophone­s a fait savoir qu’elle n’avait pas de commentair­es à formuler, étant donné qu’elle « n’a reçu aucune communicat­ion du gouverneme­nt du Québec au sujet de notre avis de vendredi sur la réouvertur­e de nos écoles ».

Le gouverneme­nt québécois a toutefois rappelé qu’il n’hésiterait pas à faire marche arrière si la situation épidémiolo­gique ne permettait pas une réouvertur­e aux dates prévues.

Les écoles sont fermées depuis le 13 mars en raison de la pandémie de COVID-19.

Lundi dernier, le premier ministre François Legault a annoncé le calendrier de réouvertur­e des écoles, assorti de conditions : par exemple, un maximum de 15 élèves par classe est prévu.

Ce retour à l’école est toutefois volontaire et aucun parent ne sera forcé d’envoyer ses enfants en classe, avait précisé le premier ministre.

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