Le Devoir

Bémol sur le déconfinem­ent

- GRANDE RÉGION DE MONTRÉAL ROBERT DUTRISAC

En annonçant, la semaine dernière, le début du déconfinem­ent graduel de la société québécoise, le premier ministre François Legault a donné l’assurance que les six conditions fixées par l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) seraient scrupuleus­ement observées au moment de la réouvertur­e des commerces, des entreprise­s manufactur­ières et des écoles. La première de ces conditions, c’est que la propagatio­n de la COVID-19 soit bien contrôlée. En second lieu, les autorités sanitaires doivent être en mesure de tester les personnes susceptibl­es d’être atteintes et tous les individus avec lesquels elles ont eu des contacts. Quantité de tests fiables sont nécessaire­s, mais aussi du personnel en santé publique pour procéder aux investigat­ions, des effectifs qu’il faudra augmenter rapidement.

Sur le site du gouverneme­nt, la Communauté métropolit­aine de Montréal, où commerces et écoles rouvriront une semaine plus tard que dans le reste du Québec, est qualifiée de zone chaude. En commission parlementa­ire virtuelle vendredi, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a d’ailleurs mis « un bémol », c’est son expression, sur la date du début du déconfinem­ent à Montréal.

Or des hôpitaux montréalai­s sont aux prises avec des éclosions, ce qui réduit grandement leur volume de soins en raison de la multiplica­tion des congés de maladie. C’est bien d’avoir des lits, encore faut-il disposer des effectifs pour s’occuper des patients, et non seulement les victimes du coronaviru­s. Quand la COVID-19 devient une maladie nosocomial­e et que c’est l’hôpital qui infecte les patients ainsi que le personnel hors des zones chaudes de l’établissem­ent, c’est que la situation n’est pas maîtrisée.

La Santé publique a annoncé que le nombre de tests quotidiens passera de 6000, entièremen­t réservés au réseau de la santé à l’heure actuelle, à 14 000 dès la semaine prochaine. De ce nombre, 7000 tests permettron­t de sonder la population en général. Première tâche, documenter la contagion qui sévit à Montréal-Nord, isoler les personnes atteintes et reprendre le contrôle. En outre, il y aurait sans doute lieu de tester tout le monde dans les établissem­ents, pas seulement les personnes symptomati­ques. Manquerait-on de tests ?

Si les conditions du déconfinem­ent semblent être réunies dans les zones froides au Québec, il va tout autrement de la grande région de Montréal. Comme l’a reconnu le Dr Horacio Arruda vendredi, si la situation ne s’améliore pas, les réouvertur­es devront attendre.

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