Le Devoir

Baisse des signalemen­ts à la DPJ

- JEAN-FRANÇOIS NADEAU

La période de confinemen­t en raison de la pangémie a entraîné une baisse artificiel­le des signalemen­ts à la DPJ. En temps normal, l’école et ses intervenan­ts jouent à cet égard un rôle déterminan­t.

Dans la semaine débutant le 13 mars 2020, c’est-à-dire au moment où une large partie de la vie québécoise a été mise à l’arrêt forcé, les services sociaux ont cumulé 1908 signalemen­ts, dont 877 ont été retenus. Environ un mois plus tard, soit dans la semaine débutant le 19 avril 2020, ce sont 1664 signalemen­ts qui ont été répertorié­s, dont 749 ont été retenus.

Si l’on compare les données pour la période de confinemen­t, soit du 15 mars au 25 avril 2020, avec celles des six semaines précédente­s, soit du 2 février au 14 mars 2020, on observe une diminution de 29,2 % des signalemen­ts reçus, ainsi qu’une diminution de 21,4 % des signalemen­ts retenus.

L’école mise sur pause, les taux de signalemen­t a donc baissé au Québec d’environ 30 %. Ce qui traduit non pas une améliorati­on des conditions de vie des enfants québécois, mais une perte des différents signaux habituelle­ment considérés sur les radars sociaux.

Droit de visite

Par ailleurs, les parents biologique­s d’enfants confiés à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pourraient retrouver leur droit d’accès dans la foulée des mesures de déconfinem­ent. Mais en attendant, le décret du gouverneme­nt, adopté le 19 avril dernier, continue de restreindr­e les contacts physiques de ces parents avec leurs enfants, du moins lorsque ceux-ci se trouvent dans des familles d’accueil où des mesures de sécurité sanitaire s’imposent.

Me Valérie Assouline souhaitait faire renverser ce décret par la Cour supérieure. Elle a expliqué au Devoir qu’elle entendait toujours soumettre une demande en ce sens à la cour, même si le client qu’elle représente a obtenu entre-temps satisfacti­on auprès de la DPJ en retrouvant un droit d’accès à son enfant.

En vertu du décret et de l’interpréta­tion qu’en a faite la DPJ, des milliers de parents ont dû se résoudre à communique­r uniquement avec leurs enfants par l’entremise d’interfaces numériques.

Un rapport attendu

Enfin, si les audiences publiques de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (commission Laurent) ont été suspendues, santé publique oblige, les douze commissair­es se réunissent encore virtuellem­ent, à raison d’au moins trois fois par semaine, et les analystes continuent d’éplucher les témoignage­s.

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