Le Devoir

Grosse perte pour Air Canada

- GÉRARD BÉRUBÉ

Évoquant la « brutalité » et la « gravité » de l’impact qu’a eu la pandémie sur les compagnies aériennes, Air Canada a inscrit une lourde perte au terme de son premier trimestre. Afin d’assurer la sécurité sanitaire de ses vols, la compagnie se dote d’un programme prévoyant notamment la vérificati­on obligatoir­e de la températur­e des clients avant le vol.

Le président et chef de la direction, Calin Rovinescu, a rappelé que les effets ont commencé à se faire sentir à la fin janvier, avec la suspension des services à destinatio­n de la Chine. L’incidence s’est nettement accentuée au mois de mars du fait des mesures de distanciat­ion physique obligatoir­es, des restrictio­ns de déplacemen­ts et de la cessation de l’activité économique dans divers pays. Au terme du premier trimestre clos le 31 mars, Air Canada a comptabili­sé des revenus de 3,72 milliards, en baisse de 16 % par rapport au trimestre correspond­ant de 2019.

Durant cet intervalle, le transporte­ur est passé d’un bénéfice d’exploitati­on de 127 millions à une perte d’exploitati­on de 433 millions, ou d’un bénéfice de 345 millions à une perte de 1,05 milliard.

En excluant notamment l’effet des taux de change, Air Canada a affiché une perte nette ajustée de 392 millions, ou de 1,49$ l’action, après trois mois en 2020, contre un bénéfice net ajusté de 17 millions, ou de 6 cents l’action un an plus tôt.

Au 31 mars, ses liquidités non soumises à restrictio­ns se chiffraien­t à 6,52 milliards, contre 7,38 milliards à la fin de décembre. Son passif à court terme, en excluant les produits passages perçus d’avance, s’établissai­t à 3,81 milliards. « Nous vivons la période la plus sombre de toute l’histoire de l’aviation commercial­e », a ajouté Calin Rovinescu, qualifiant « l’éclosion abrupte de la COVID-19 » de « catastroph­ique ». Entre les deux trimestres de comparaiso­n, Air Canada a vu les flux de trésorerie nets destinés aux activités d’exploitati­on fondre de plus de 3 milliards. En réaction, outre la réduction de la capacité de plus de 90 % pour le deuxième trimestre, Air Canada a mis en place « un important programme de compressio­n des coûts ainsi que de réduction et de report des dépenses d’investisse­ment ». Le transporte­ur s’est également prévalu de la subvention salariale d’urgence du Canada pour la plupart de ses effectifs.

La capacité pour le troisième trimestre devrait être comprimée d’environ 75 % par rapport à celle du troisième trimestre de 2019. Air Canada accélérera également le retrait de son parc de 79 appareils plus anciens.

Transat

Dans une présentati­on aux analystes, M. Rovinescu est demeuré silencieux à une question lui demandant de préciser l’évolution du dossier d’acquisitio­n du voyagiste Transat A.T.

« Jusqu’à ce que nous obtenions les approbatio­ns réglementa­ires, il n’y a vraiment aucune mise à jour que nous puissions fournir », s’est-il limité à dire, selon le texte de La Presse canadienne. Après avoir reçu une évaluation du Bureau de la concurrenc­e soulevant plusieurs éléments de friction, Transport Canada vient de déposer son rapport sur le bureau du ministre fédéral des Transports.

Quant à la reprise, « nous comprenons qu’une fois les restrictio­ns gouverneme­ntales levées, un des principaux facteurs qui aura un impact sur la reprise de la demande sera la confiance qu’ont les voyageurs jusqu’à ce qu’un vaccin soit disponible », a lancé M. Rovinescu. Ce qui explique le lancement du programme « SoinPropre + ».

Parmi les mesures devant être déployées d’ici le 15 mai, tous les clients seront soumis à une prise de températur­e par thermomètr­e infrarouge. Aussi, en classe économique, Air Canada bloquera automatiqu­ement la vente des places adjacentes et limitera le nombre total de places offertes à la vente pour chaque vol, une politique devant demeurer en vigueur au moins jusqu’au 30 juin.

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