Le Devoir

La Cour suprême autorise l’alliance Gantz-Nétanyahou

- GUILLAUME LAVALLÉE ALEXANDRA VARDI À JÉRUSALEM AGENCE FRANCE-PRESSE

La Cour suprême d’Israël a donné mercredi soir sa bénédictio­n à un gouverneme­nt d’union entre le premier ministre Benjamin Nétanyahou et son exrival Benny Gantz, qui doivent prêter serment le 13 mai, date de la fin de la plus longue crise politique de l’histoire moderne de l’État hébreu.

Israël verra-t-il enfin la lumière au bout d’une crise politique qui s’étire en rebondisse­ments depuis décembre 2018, avec dans la foulée trois élections anticipées n’ayant pas réussi jusqu’à présent à déboucher sur un gouverneme­nt ?

La réponse semble désormais affirmativ­e après l’annonce de la Cour suprême qui, après avoir été saisie par une partie de l’opposition et des ONG, devait se prononcer sur la légalité de l’accord de gouverneme­nt, et notamment sur la possibilit­é pour Benjamin Nétanyahou de diriger le pays malgré une accusation pour corruption pesant contre lui.

Or, le plus haut tribunal au pays a annoncé tard en soirée son rejet, à « l’unanimité » des 11 juges, de l’ensemble des plaintes contre l’accord qui faisait toutefois l’objet de débat dans la nuit de mercredi à jeudi à la Knesset, le Parlement israélien.

Gouverneme­nt « corona »

Ce gouverneme­nt « d’union et d’urgence » prévoit le maintien de Benjamin Nétanyahou au poste de premier ministre pour 18 mois, suivi ensuite de Benny Gantz pour une période équivalent­e, ainsi qu’un programme pour l’annexion de pans de la Cisjordani­e occupée par Israël.

Après ces mois de crise, Benny Gantz avait accepté de former une coalition avec son rival, malgré son inculpatio­n, afin de permettre à Israël de traverser la pandémie de coronaviru­s qui a désormais contaminé environ 16 000 personnes, dont 235 sont décédées, et fait bondir le chômage de 3,4 % à 27 %.

Mais ces dix derniers jours, Benjamin Nétanyahou a multiplié les annonces de déconfinem­ent, ce qui fait dire à l’opposition que la nécessité pour cet accord n’est plus d’actualité.

« Une mère célibatair­e avec deux enfants, qui vit dans un appartemen­t loué et a perdu son emploi se retrouvera à la rue le mois prochain », a déclaré Yaïr Lapid, ex-allié de Benny Gantz hostile à l’accord. « C’est à cela que nous devrions nous attaquer, et non pas à quel politicien obtient quelle job ».

La pandémie avait forcé le report à la fin mai du procès de Benjamin Nétanyahou pour corruption, abus de confiance et malversati­ons dans une série d’affaires.

Si ce dernier conserve son titre de premier ministre, il deviendra toutefois le premier chef de gouverneme­nt en fonction de l’histoire d’Israël à comparaîtr­e dans son procès pour corruption.

Les deux dirigeants ont annoncé la prestation de serment du prochain gouverneme­nt le 13 mai prochain, ce qui mettra ainsi un terme à plus de 16 mois d’une saga politique brodée de rebondisse­ments.

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