Le virus pourrait faire 190 000 morts en Afrique
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé jeudi que « 83 000 à 190 000 personnes en Afrique pourraient mourir de la COVID-19 et de 29 à 44 millions pourraient être infectées au cours de la première année ». Tel serait le bilan de la pandémie « si les mesures de confinement échouent, selon une nouvelle étude du bureau régional de l’OMS pour l’Afrique », indique un communiqué de l’organisation.
« Cette recherche, qui s’appuie sur la modélisation, porte sur 47 pays de la région africaine de l’OMS, soit une population totale d’un milliard d’habitants ». précise l’OMS. « Le modèle prévoit un taux de transmission plus lent, un âge plus bas des personnes atteintes de maladies graves et des taux de mortalité plus faibles que ceux observés dans les pays les plus touchés du reste du monde », détaille l’OMS. « Le taux de transmission plus faible suggère toutefois une épidémie plus prolongée sur quelques années, selon l’étude, qui a également révélé que les petits pays africains situés à proximité de l’Algérie, de l’Afrique du Sud et du Cameroun étaient à haut risque si les mesures de confinement n’étaient pas priorisées », selon l’OMS.
L’Afrique est pour le moment le continent le moins touché au même titre que l’Océanie, avec 53 334 cas, dont 2065 morts, d’après le décompte de l’AFP. Au total, la pandémie a fait au moins 266 919 morts dans le monde, selon le dernier décompte de l’AFP, jeudi après-midi. Plus de 3 806 440 cas ont été diagnostiqués dans 195 pays et territoires. Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 75 500 décès pour plus de 1 250 000 cas. Suivent le Royaume-Uni avec 30 615 morts, l’Italie (29 958), l’Espagne (26 070) et la France (25 987).
Assouplissement au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, le premier ministre, Boris Johnson, a appelé jeudi les Britanniques à la patience par rapport au confinement imposé fin mars, à trois jours d’une allocution dans laquelle il doit annoncer un assouplissement « très limité » de certaines restrictions imposées pour lutter contre le nouveau coronavirus.
À l’heure où plusieurs pays européens ont commencé à relâcher un peu la pression, Boris Johnson a réuni dans la matinée ses principaux ministres après plus de six semaines de confinement, dont les conséquences économiques et sociales sont considérables. La Banque d’Angleterre prévoit ainsi une chute historique de 14 % du produit intérieur brut cette année au Royaume-Uni.
Le premier ministre a assuré au cours de cette réunion qu’il agirait avec une « extrême précaution », selon son porte-parole : « Tout assouplissement des consignes la semaine prochaine sera très limité ; nous ne ferons rien qui risquerait de réduire à néant les efforts et les sacrifices consentis. »
« Je vous demande de contenir votre impatience, car je crois que nous arrivons maintenant à la fin de la première phase de ce conflit », a tweeté Boris Johnson.
Pour sa part, après plusieurs pays européens, la France se prépare à son tour à un déconfinement prudent, à compter de lundi mais avec de strictes restrictions dans et autour de Paris, toujours une « zone rouge » de la pandémie du nouveau coronavirus. « La levée progressive du confinement peut être engagée ce lundi 11 mai », au vu de la situation sanitaire, a confirmé jeudi le premier ministre français, Édouard Philippe, en présentant le plan du gouvernement.
La France « est prête pour tester massivement », à raison de 700 000 tests par semaine, les personnes présentant des symptômes, a assuré le ministre de la Santé, Olivier Véran. L’incapacité des autorités à mener ces mêmes tests, ainsi que le manque de masques, avaient alimenté ces dernières semaines les critiques contre l’exécutif. Concernant les frontières, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a souligné que leur fermeture restait « la règle ».
Nous ne ferons rien qui risquerait de réduire à néant les efforts et les » sacrifices consentis BORIS JOHNSON