Le Devoir

Sprint final avant la rentrée scolaire de lundi

La livraison du matériel de protection pour le personnel s’effectue avec quelques ratés dans la région de Québec

- ISABELLE PORTER

À l’approche de la rentrée lundi, le réseau de l’éducation mène une véritable course contre la montre pour livrer le matériel de protection contre la COVID19 à temps dans les écoles et garderies.

Christine Charbonnea­u a reçu vendredi l’équipement de protection pour sa garderie en milieu familial. « Quelqu’un est allé le chercher pour moi au bureau coordonnat­eur cet après-midi. La seule chose que j’ai reçue, c’est une visière et un masque », résume la résidente de Valleyfiel­d.

Mme Charbonnea­u est perplexe parce que les éducatrice­s doivent normalemen­t changer de masque toutes les trois heures. « La journée ne sera pas longue… » ironise-t-elle.

Tout doit rentrer dans l’ordre d’ici lundi, assure la présidente du Conseil québécois des services éducatifs qui coordonne la distributi­on, Francine Lessard. « Il y a des quantités qui n’étaient pas suffisante­s qui vont être livrées samedi et dimanche. »

« C’est quand même une opération d’envergure, souligne-t-elle. D’ici à dimanche soir, on compte livrer 50 000 visières et un million de masques auprès de 100 points de chute différents. »

Tout ce matériel est fourni gratuiteme­nt par les ministères de la Famille et de l’Éducation. Les éducatrice­s en garderie ont toutes droit à des masques de procédure et à une protection oculaire parce qu’il est impossible de respecter la règle des deux mètres auprès des petits. La même règle s’applique en maternelle et dans des groupes particulie­rs, comme ceux composés d’enfants handicapés.

Pour le reste, chaque école a l’obligation d’avoir sur place une trousse d’urgence au cas où quelqu’un dans l’école manifeste des symptômes du virus. Les masques ne sont pas fournis systématiq­uement à tout le personnel, mais ceux qui en ont fait la demande y ont droit.

Les écoles primaires en attente

En milieu scolaire, les livraisons se faisaient aussi à la toute dernière minute vendredi.

« Il manque encore beaucoup d’équipement », déplorait vendredi après-midi Annie-Christine Tardif, présidente du Syndicat de l’enseigneme­nt de la région de Québec (SREQ), qui représente les professeur­s des commission­s scolaires de la Capitale et des PremièresS­eigneuries.

Pas moins de 45 % des écoles n’avaient pas reçu tout leur matériel, selon un sondage mené par le syndicat jeudi et vendredi.

« Pour plusieurs, les masques de protection oculaire ne sont pas encore rentrés. On nous dit aussi qu’il manque beaucoup de désinfecta­nt, des masques pour ceux qui en ont demandé, et les écoles n’ont pas toutes leur trousse d’urgence », ajoute Mme Tardif.

Du côté des commission­s scolaires, on affirmait vendredi que tout rentrait dans l’ordre. « Le matériel a été distribué aujourd’hui », a expliqué vendredi en fin de journée Martine Chouinard, directrice des communicat­ions à la Commission scolaire des PremièresS­eigneuries. « Je suis justement en rencontre pour peaufiner et voir s’il y a des ajustement­s à faire. Il nous reste encore deux jours. »

Du côté de la Commission scolaire de la Capitale (CSC) également on se montrait rassurant à cet égard vendredi. « Le matériel qui reste à distribuer dans les écoles sera distribué en fin de semaine », a affirmé la porte-parole, Véronique Gingras.

Les retards dans la livraison se produisent un peu partout dans le réseau, selon Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt (FSE). « Si une direction d’école sait qu’elle n’y arrivera pas lundi matin, j’ose espérer qu’elle va le dire au ministère ce soir ou demain matin, a-t-elle soutenu vendredi en fin d’après-midi. Il faut s’assurer que toutes nos écoles soient sécuritair­es lundi matin. »

En petite enfance, le Conseil québécois des services éducatifs promet que les services n’auront pas à ouvrir si les gens n’ont pas tous le matériel d’ici dimanche soir.

En attendant ses masques manquants, Mme Charbonnea­u trouve la situation un peu absurde. Sa garderie roule depuis des semaines comme service d’urgence sans qu’on lui ait demandé de porter un masque ou des lunettes de protection. Et voilà que pour le même service, on juge nécessaire qu’elle se protège. « On vit beaucoup d’anxiété parce qu’à chaque jour, ça change. On n’est jamais sûrs de rien. »

 ?? CATHERINE LEGAULT LE DEVOIR ?? Si les enseignant­s ont hâte de retrouver leurs élèves et de pouvoir recommence­r à faire ce qui les passionne, c’està-dire enseigner, ils veulent le faire de manière sécuritair­e.
CATHERINE LEGAULT LE DEVOIR Si les enseignant­s ont hâte de retrouver leurs élèves et de pouvoir recommence­r à faire ce qui les passionne, c’està-dire enseigner, ils veulent le faire de manière sécuritair­e.

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