Le Devoir

La Santé publique réclame plus de discipline

- JEANNE CORRIVEAU MARIE-EVE COUSINEAU

L’épidémie de coronaviru­s ne donne pas de signes de ralentisse­ment à Montréal. C’est dans ce contexte que le directeur national de la santé publique du Québec, le Dr Horacio Arruda, a rappelé à l’ordre les personnes qui négligent de suivre les directives des autorités sanitaires dans le cadre des enquêtes.

De passage à Montréal-Nord vendredi, le Dr Horacio Arruda a lancé un appel à une plus grande discipline. « Plusieurs personnes qui sont des cas ou des contacts de cas sont contactées par les directions de santé publique qui mènent des enquêtes, mais elles ne font pas le suivi qui leur est demandé, a-t-il dit. Soit qu’elles ne se rapportent pas, qu’elles ne surveillen­t pas leurs symptômes ou qu’elles ne restent pas isolées. Cette situation est très problémati­que. »

Le Dr Arruda a fait savoir que la Santé publique comptait accroître le nombre de tests de dépistage, particuliè­rement dans les secteurs chauds de la métropole où la contaminat­ion communauta­ire demeure soutenue. Il a indiqué qu’un objectif de 14 000 tests de dépistage quotidiens était visé pour l’ensemble du Québec. À l’heure actuelle, quelque 10 000 tests sont réalisés chaque jour, a-t-il dit.

À Montréal, épicentre de la pandémie au Canada, la direction régionale de la santé publique souhaite augmenter la cadence des tests pour en réaliser 3000 par jour, notamment avec les unités mobiles.

La Dre Drouin a rappelé que le dépistage était une étape essentiell­e pour espérer la réouvertur­e des commerces et des entreprise­s dans la métropole.

Capacité d’enquête

La hausse du nombre de dépistages nécessiter­a d’augmenter aussi la capacité d’enquête. Selon la Direction régionale de santé publique de Montréal, 140 personnes sont actuelleme­nt affectées aux enquêtes pour retrouver les contacts des cas de COVID-19 et 24 au suivi étroit des personnes atteintes. Une soixantain­e consacrent leur énergie sur les éclosions.

« Ce n’est pas beaucoup, dit la Dre Marie-France Raynault, médecin spécialist­e en santé publique. C’est à peine suffisant. » Mener une enquête peut être long, rappelle-t-elle. « Cela peut prendre deux heures », dit-elle.

La Dre Mylène Drouin a indiqué que ses équipes travaillai­ent de 8 h à 22 h, 7 jours sur 7. « Notre capacité est de 500 enquêtes par jour », a-t-elle dit. Une opération de recrutemen­t est en cours pour embaucher de 50 à 100 employés supplément­aires.

La députée libérale de BourassaSa­uvé, Paule Robitaille, estime que les tests de dépistage ne sont pas suffisamme­nt accessible­s pour les citoyens de Montréal-Nord. Les unités mobiles n’ont toujours pas fait de halte dans ce secteur, a-t-elle signalé : « Je ne sens pas que la situation est sous contrôle ».

Le Québec compte 36 150 cas d’infection confirmés avec 2725 décès. Sur l’île de Montréal, le nombre de cas atteint 18 435 cas et 1727 décès.

Newspapers in French

Newspapers from Canada