Le Devoir

De la cohérence en temps de crise

- Richard Lafaille, 66 ans, un sage, paraît-il Le 7 mai 2020

C’est avec étonnement que j’ai appris hier que les personnes travaillan­t en garderie et les enseignant­s et enseignant­es de 60 à 69 ans devaient retourner bientôt au travail. Je cherche la logique de cette annonce lorsqu’on nous informe également que les grandspare­nts de ce même groupe d’âge devraient s’abstenir pour leur bonne santé de voir leurs petitsenfa­nts. Il faudrait m’expliquer.

À vrai dire, j’étais déjà en désaccord avec l’âgisme sur lequel sont basées plusieurs directives de la Santé publique. Statistiqu­ement, les aînés sont un groupe à risque. Ils ont plus de risques de souffrir de cancer, de diabète, d’hypertensi­on, bref de présenter un profil qui peut rendre plus grave une infection à la COVID19. Évidemment, une statistiqu­e aussi brute, pour ne pas dire aussi bête, ne tient pas compte du fait que de très nombreux aînés sont dans une condition physique supérieure à celle de bien plus jeunes. Les aînés n’ont pas nécessaire­ment une santé précaire.

J’ajoute à cela que, en début de crise, l’âge des aînés était de 70 ans. Puis, quelque part en milieu de crise, les aînés sont passés à 60 ans. Enfin, hier, nous sommes, semble-t-il, revenus à 70 ans. Je cherche encore une explicatio­n pour ces oscillatio­ns.

Des mesures de confinemen­t et de protection sont absolument essentiell­es en temps de pandémie, je n’en doute pas. Il faut aussi qu’elles manifesten­t un minimum de cohérence et qu’elles soient bien ciblées, capables de faire d’élémentair­es distinctio­ns.

Newspapers in French

Newspapers from Canada