Le Devoir

Des jours meilleurs nous attendent

- Chers lecteurs et lectrices, Brian Myles Directeur du Devoir

Le Devoir n’a pas de plomb dans l’aile, c’est le moins qu’on puisse dire. Dans les derniers jours, d’heureuses nouvelles ont éclairci le ciel ennuagé de notre confinemen­t collectif. Notre enquête sur le plomb dans l’eau potable, menée avec l’Institut du journalism­e d’enquête de l’Université Concordia, a été couronnée du Grand Prix Judith-Jasmin, remis par la Fédération profession­nelle des journalist­es du Québec (FPJQ).

Les prix Judith-Jasmin sont décernés par des jurys formés de pairs, et c’est pourquoi cette reconnaiss­ance figure parmi les plus importante­s et les plus précieuses aux yeux des journalist­es québécois. Lorsque j’étais président de l’organisati­on, de 2009 à 2013, j’ai vu des lauréats de toutes sortes, même les plus endurcis, verser des larmes de joie en montant sur la scène pour récolter leur prix. Dommage que la pandémie nous ait privés d’un des plus beaux moments de recueillem­ent annuels du milieu journalist­ique. C’est le moment où nous pouvons célébrer ensemble l’excellence journalist­ique, sans concurrenc­e entre les médias, et nous féliciter de nos succès.

Notre enquête sur le plomb dans l’eau, menée avec six autres médias et neuf collèges et université­s, nous réserve peut-être d’autres heureuses surprises sur le chemin des récompense­s. L’Institut du journalism­e d’enquête de l’Université Concordia est en nomination pour le prix Michener, la référence au Canada en matière d’excellence journalist­ique à des fins d’intérêt public. Pour nous, c’est une première depuis 1989.

Ajoutez à la cuvée le prix Claude-Ryan pour les meilleurs éditoriaux de l’année pour Marie-Andrée Chouinard et celui de la meilleure photo d’actualité générale pour Jacques Nadeau, lors du Concours canadien de journalism­e. Saupoudrez le tout de cinq nomination­s supplément­aires au concours à venir du Prix d’excellence en publicatio­n numérique, et vous comprendre­z pourquoi nous sommes si fiers de partager ces bonnes nouvelles avec vous.

Ces belles réalisatio­ns seraient impossible­s sans votre soutien, qui se manifeste de tant de façons. Par votre confiance sans cesse renouvelée que nous appelons l’abonnement. Par vos dons qui ont recommencé à affluer au cours des dernières semaines. Par vos petits mots d’encouragem­ent personnali­sés que nous lisons et que nous transmetto­ns toujours à notre équipe.

Comme tous les médias, nous sommes touchés par le déclin des revenus publicitai­res. Nous devions déjà affronter la concurrenc­e des géants du commerce électroniq­ue, qui accaparent près de 80% des revenus de publicité numérique. Nous devons composer en plus avec la contractio­n de l’économie et la décélérati­on massive des investisse­ments publicitai­res, sauf ceux du gouverneme­nt du Québec, qui se comporte de manière exemplaire avec les médias.

Les temps sont durs, mais Le Devoir est privilégié dans les circonstan­ces. La demande pour ses contenus n’a jamais été aussi grande. Contrairem­ent à d’autres secteurs d’activités mis à mal par le Grand Confinemen­t, comme les arts vivants, la restaurati­on, le commerce local, nous sommes encore capables de nourrir et d’enrichir les relations avec notre communauté de lecteurs et de lectrices, en dépit des difficulté­s inhérentes à la production d’un média en télétravai­l.

Des jours meilleurs nous attendent. Il y aura tout un Québec à reconstrui­re au lendemain de la pandémie. Nous comptons sur vous pour relever ce défi ensemble. Jamais nous ne baisserons les bras.

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