Le Devoir

La France de retour au boulot

Toutes les régions ne reprendron­t pas au même rythme

- CHRISTIAN RIOUX

Dans la petite rue du Télégraphe, au sommet de la colline de Belleville dans le 20e arrondisse­ment de Paris, la petite école du Télégraphe va reprendre vie dès lundi. Désertée depuis deux mois, l’école primaire retrouvera ses enseignant­s, qui consacrero­nt les premiers jours à organiser cette rentrée un peu particuliè­re. Il faudra disposer les chaises et les tables à plus d’un mètre de distance et prévoir des parcours évitant le plus possible les contacts. Dès jeudi, les premiers élèves seront accueillis sur une base volontaire, en commençant par les classes charnières que sont la dernière année de maternelle ainsi que la première et la dernière année du primaire.

Mère de deux enfants de trois et cinq ans, Marta Blazquez hésite à envoyer son plus grand, Simon, à l’école. « Je crois que je vais attendre encore un peu, histoire de voir comment ça se passe. » Cette jeune architecte originaire de Madrid n’est pas une exception.

Même si le gouverneme­nt a annoncé la fin du confinemen­t général à partir de lundi, les choses risquent d’être très progressiv­es, tout particuliè­rement à Paris. La capitale fait en effet partie, avec les Hauts-de-France, la BourgogneF­ranche-Comté et le Grand-Est, des régions toujours en rouge sur la carte de l’épidémie. Et cela, même si la contagion y est en forte régression. Ainsi, dans ces quatre régions, la rentrée des écoles secondaire­s a été reportée au mois de juin, alors qu’elle pourra se faire dès le 18 mai dans la majorité des régions du pays. Les parcs aussi demeureron­t fermés.

Avec un bilan qui frôle les 26 000 morts, la France entame donc un déconfinem­ent très progressif, touchant surtout les entreprise­s et les petits commerces. Les déplacemen­ts demeureron­t aussi limités à 100 kilomètres autour du lieu de résidence. Si tout va bien, c’est à la fin du mois que l’on devrait savoir quand rouvriront les restaurant­s et les bars.

Une rentrée scolaire limitée

Sur les six millions d’élèves du primaire, les 130 000 professeur­s qui seront présents lundi n’en attendent pas plus d’un million, a précisé le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer. Marta ne sera donc pas la seule à garder ses enfants à la maison. Il faut dire qu’elle fait partie des 11 millions de Français qui continuero­nt à jouir jusqu’à la fin de juin du « chômage partiel ». Celui-ci permet en effet à un employeur de continuer à verser 84 % du salaire de ses employés tout en étant remboursé par l’assurance chômage.

« J’ai étudié le protocole de retour à l’école pour les enfants du primaire et de la maternelle, dit Marta, et ça m’apparaît délirant. Je ne vois pas comment on pourra faire respecter les gestes barrières à des enfants de cet âge, dit-elle. Comment pourront-ils

 ?? FRANCK FIFE AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Sur les six millions d’élèves du primaire en France, les 130 000 professeur­s qui seront présents lundi n’en attendent pas plus d’un million.
FRANCK FIFE AGENCE FRANCE-PRESSE Sur les six millions d’élèves du primaire en France, les 130 000 professeur­s qui seront présents lundi n’en attendent pas plus d’un million.

Newspapers in French

Newspapers from Canada