Le Devoir

Québec discute avec des investisse­urs potentiels pour le Cirque du Soleil

- CAROLINE PLANTE À QUÉBEC LA PRESSE CANADIENNE

Le Cirque du Soleil, c’est une organisati­on qui est centrale à toute » la grappe créativité PIERRE FITZGIBBON

Le gouverneme­nt du Québec est en discussion avec de potentiels investisse­urs qui lorgnent le Cirque du Soleil, a confirmé vendredi Pierre Fitzgibbon.

Le ministre de l’Économie, qui participai­t à un échange virtuel avec des députés d’opposition, est toutefois resté coi sur une éventuelle aide du gouverneme­nt et les montants qui sont en jeu. L’objectif du gouverneme­nt, a-t-il dit, est de faire en sorte que le Cirque du Soleil renaisse, que le siège social demeure au Québec et que la structure financière soit solide. « Le Cirque du Soleil, c’est une organisati­on qui est centrale à toute la grappe créativité », a-t-il ajouté.

Mais ce serait « totalement inappropri­é » pour lui de publiciser quoi que ce soit aujourd’hui puisque des discussion­s en coulisses se poursuiven­t. Le député libéral Monsef Derraji demandait au ministre de confirmer l’informatio­n obtenue par l’agence Bloomberg selon laquelle le Cirque discutait avec Investisse­ment Québec (IQ) pour qu’il lui prête jusqu’à 500 millions $CA.

Jeudi, le président du conseil d’administra­tion du Cirque, Mitch Garber, a indiqué, dans un courriel envoyé à La Presse canadienne, que l’entreprise de divertisse­ment n’avait pas « demandé au gouverneme­nt un dollar de financemen­t ». Il ne faut pas croire tout ce qu’on lit dans les journaux, a répondu M. Fitzgibbon, avant d’affirmer que le gouverneme­nt serait au rendez-vous si « le privé a besoin de notre soutien ». « Le gouverneme­nt n’a pas besoin d’être dans le Cirque du Soleil, il faut bien comprendre ça », a-t-il dit.

M. Fitzgibbon a tout de même assuré, vendredi, être « très conscient » qu’il jonglait avec l’argent des contribuab­les, et promis d’être « prudent », « rigoureux » et « transparen­t » lorsqu’une annonce sera faite. Il a évoqué d’autres conditions à une éventuelle participat­ion du gouverneme­nt du Québec, notamment sur le plan de la rémunérati­on, « au niveau fiscal et au niveau structure de capital ».

Financemen­t d’urgence

Traînant une dette estimée à plus de 900 millions $US, le Cirque vient d’obtenir un financemen­t d’urgence de 50 millions $US auprès de ses trois principaux actionnair­es — TPG Capital (60 %), la firme chinoise Fosun (20 %) et la Caisse de dépôt et placement du Québec (20 %).

En plus d’étudier tous les scénarios, y compris celui où elle se placerait à l’abri de ses créanciers, la compagnie a commencé ses démarches afin de dénicher un investisse­ur ou un acquéreur, ou de renégocier une autre injection de capitaux auprès de ses propriétai­res actuels. Autant à Québec qu’à Ottawa, le Cirque a ajouté des mandats à ses inscriptio­ns au registre des lobbyistes afin de solliciter un coup de pouce financier dans le but de traverser la tempête déclenchée par le nouveau coronaviru­s.

Puisque le ministre Fitzgibbon n’a jamais fermé la porte à une éventuelle aide du gouverneme­nt, tout porte à croire qu’IQ serait mis à contributi­on dans la relance du Cirque, qui a annulé ses 44 spectacles en plus de licencier la quasi-totalité de son effectif en raison de la pandémie de COVID-19.

Le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a déjà exprimé son intérêt pour le Cirque, tandis que Guy Laliberté a laissé entendre qu’il pourrait s’impliquer dans le sauvetage de l’entreprise.

« un plancher jamais vu en avril depuis 1984 », rapporte l’ACI.

« Comme bon nombre d’aspects de notre vie quotidienn­e, bien des activités du marché immobilier canadien ont été mises en suspens », a expliqué dans un communiqué Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. « Cela dit, on décèle des signes de reprise dans les premiers chiffres de mai, tant au niveau des ventes que des nouvelles inscriptio­ns, ce qui porte à croire que les technologi­es virtuelles nouvelles et existantes ont été adoptées par nos membres et leurs clients. »

Reprise et incertitud­es

Mais plus encore que l’adoption des visites virtuelles, le monde de l’immobilier au Québec devrait profiter du fait que les visites de propriétés en personne sont de nouveau permises depuis le 11 mai, a noté l’économiste du Mouvement Desjardins, Hélène Bégin, dans une analyse vendredi. « Le marché de la revente se réactivera un peu, mais les acheteurs risquent d’être moins nombreux qu’auparavant », a-t-elle expliqué, « les pertes d’emplois considérab­les » des dernières semaines et « l’incertitud­e qui touche de nombreuses entreprise­s » étant susceptibl­es d’avoir ébranlé leur confiance.

Si cette hésitation des acheteurs devait se poursuivre alors que plusieurs ménages étaient forcés de mettre en vente leurs propriétés en raison de difficulté­s financière­s, on pourrait assister à une diminution des prix, a expliqué l’économiste.

« Nous vivons des heures qui sont tout sauf normales. [Aussi] ces chiffres doivent-ils être pris avec plus que quelques grains de sel », a observé, pour sa part, son confrère de la Banque TD, Brian DePratto. L’effondreme­nt de l’activité immobilièr­e des dernières semaines et son retour à la normale qui semble destiné à s’étendre sur plusieurs mois ne vont pas manquer de provoquer une « distorsion » des prix qui ne refléteron­t pas toujours la réalité des conditions du marché.

Dans une analyse du marché immobilier canadien, l’économiste de la Banque de Montréal, Robert Kavcic, observait, au début du mois, que la pandémie et les règles de confinemen­t frappaient disproport­ionnelleme­nt les travailleu­rs les plus vulnérable­s et les moins bien payés, laissant entrevoir un effet à moyen terme plus grand sur le logement locatif, à moins que l’aide financière d’urgence apportée aux travailleu­rs par les gouverneme­nts continue de faire contrepoid­s.

Il rappelait aussi qu’une bonne part de la vigueur du marché immobilier des dernières années tenait aux immigrants et que si, contrairem­ent aux États-Unis, le Canada ne semble pas en voie de leur fermer ses frontières, il se peut que la pandémie vienne perturber les tendances migratoire­s.

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CIRQUE DU SOLEIL Le Cirque du Soleil a annulé ses 44 spectacles en plus de licencier la quasi-totalité de son effectif — environ 4700 personnes — en raison de la pandémie de COVID-19.

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