2. JOURNALISME
Un nouveau média
La COVID-19 a compliqué l’organisation de beaucoup de stages dans les universités du Québec. Et les finissants du DESS en journalisme de l’Université de Montréal n’y font pas exception. En temps normal, leur diplôme est tributaire d’un stage d’au moins huit semaines dans un média, d’ici ou d’ailleurs. Mais pandémie oblige, les organisations de presse, désormais 100 % maison (ou presque), ne peuvent pas les accueillir cet été. Alain Saulnier, directeur par intérim du programme, a donc trouvé une solution pour permettre à ses étudiants de terminer leur formation, sans passe-droit. « Si aucun média ne veut les accueillir, on va en créer un », résume-t-il en entrevue téléphonique.
L’agence de presse 21 a donc vu le jour. D’ici au 30 juin, les futurs journalistes alimenteront le site Web de ce nouveau média, entièrement consacré à la pandémie. Or, les sujets et la forme des reportages seront variés. L’agence propose d’ailleurs Enquêtes de balcons, une bande dessinée signée Élisabeth Simard illustrant le quotidien de ses voisins confinés. « Chaque semaine, un texte doit rentrer au minimum par étudiant », explique M. Saulnier, qui a été directeur de l’information à Radio-Canada. À moins, dit-il, que le reporter travaille sur un projet plus chronophage (un topo vidéo, par exemple). « On tient compte de ça. »
Avec 21, Alain Saulnier espère faire d’une pierre deux coups : diplômer la relève, certes, mais aussi initier les finissants à l’expérience de pigiste. Car chaque contribution d’un étudiant peut être achetée par un média qui souhaite le publier, comme le font les agences de presse établies. « Je ne m’attends pas à ce que les médias leur versent de gros cachets, mais le principe est important. Il n’est pas question de donner ces textes, mais de tenter de les vendre, comme le ferait un journaliste », souligne le professeur.
Celui-ci n’est évidemment pas seul dans sa tâche. Il peut compter sur l’aide de Michaël Monnier, qui encadre les étudiants et remplit le rôle de webmestre, et de Guy Angrignon, superviseur des stages. Alain Saulnier cumule pour sa part les fonctions d’éditeur en chef, de pupitreur… « et un peu le mentor de tous ces étudiants-là », lance-t-il.