Le Devoir

Le Conseil de presse en appelle à la rigueur, même sur les détails

- PHILIPPE PAPINEAU

La question des armes à feu aura marqué la dernière série de décisions du Conseil de presse du Québec (CPQ), publiées mardi, puisque trois dossiers concernaie­nt cet enjeu. Avec à la clé un seul « manquement mineur » et une invitation générale à la rigueur, même sur les détails.

Le tribunal d’honneur de la profession, dont le comité des plaintes est maintenant représenté en parts égales par des membres du public, des journalist­es et des entreprise­s de presse, a retenu en partie une plainte pour informatio­n inexacte contre le journalist­e de La Presse

Yves Boisvert, qui a publié le 24 mars 2019 une chronique intitulée Qu’est-ce qu’on attend pour bannir ces armes ?.

Le chroniqueu­r y avait commis, comme cela est souligné par le plaignant Simon Ouellet, une erreur factuelle au sujet de la réglementa­tion relative à la capacité des chargeurs. « Cependant, considéran­t qu’il s’agit d’un manquement mineur, les mis en cause ne reçoivent pas de blâme », peut-on lire dans la décision du CPQ. Du même souffle, l’organisme « invite toutefois les journalist­es et les médias à la rigueur lorsqu’ils rapportent des informatio­ns sur un sujet complexe et sensible comme celui des armes à feu, même si ces informatio­ns seront perçues, aux yeux de plusieurs, comme des détails ».

La question des armes à feu aura nourri deux autres décisions touchant La Presse, cette fois défavorabl­es aux différents plaignants. Les deux dossiers sont similaires et concernaie­nt l’utilisatio­n de photos d’armes de poing pour illustrer une lettre d’opinion ainsi qu’une chronique de Marc Séguin, qui abordaient entre autres le registre des armes à feu, qui lui ne chapeaute pas les armes de poing. Dans les deux cas, statue le CPQ, le choix n’était pas erroné. « La déontologi­e journalist­ique n’exige pas des médias de privilégie­r une informatio­n à illustrer par rapport à une autre. Il suffit que l’illustrati­on choisie, s’il y en a une, reflète l’informatio­n à laquelle elle se rattache, c’està-dire l’une des informatio­ns rapportées dans le texte. »

Parmi la dizaine de décisions rendues, trois concernaie­nt Le Devoir et autant de ses chroniqueu­rs, mais aucune des plaintes n’a été retenue. Le Conseil a rejeté un grief de discrimina­tion visant une chronique de Francine Pelletier, un autre d’apparence de conflit d’intérêts au sujet de la présentati­on de Konrad Yakabuski et a aussi jugé irrecevabl­e une plainte contre Christian Rioux.

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