Le Devoir

Début d’un retour progressif pour des orchestres déconfinés

En cette douzième semaine du carnet de concerts, l’OSM regagne sa Maison symphoniqu­e

- CHRISTOPHE HUSS

Si le rendez-vous de cette douzième semaine de notre carnet de concerts est anticipé, c’est parce que ce jeudi soir, l’Orchestre symphoniqu­e de Montréal (OSM) retrouve en formation réduite la scène de la Maison symphoniqu­e.

La présentati­on, ce jeudi à 19 h sur la page Facebook et sur le site Internet de l’OSM du Divertimen­to K. 136 de Mozart et de la Sérénade pour vents op. 44 de Dvořák par 26 musiciens a été possible « grâce à la mise en oeuvre d’un rigoureux protocole de mesures sanitaires élaboré par la Maison symphoniqu­e, en collaborat­ion avec la Place des Arts et l’OSM », expliquait mercredi Madeleine Careau, chef de la direction de l’OSM dans un communiqué à sa clientèle.

Comme le précise Mme Careau, le retour « découle de la décision du gouverneme­nt du Québec, annoncée le 22 mai par la ministre de la Culture et des Communicat­ions, Mme Nathalie Roy, de permettre à nouveau, sous certaines conditions, l’utilisatio­n des salles de concert pour fins d’enregistre­ment. »

Un guide sanitaire validé par le Comité des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail et la Santé publique est attendu justement ce jeudi et devrait permettre de définir à terme les modalités d’accès du public.

Des orchestres

Plus spectacula­ire, le Concertgeb­ouw d’Amsterdam renoue quant à lui avec une vieille tradition. Avant les années 2000, les principaux enregistre­ments audio se faisaient avec l’orchestre dans la salle, toutes chaises démontées. Cette méthode avait été abandonnée depuis que l’orchestre s’enregistra­it en concert, mais il y renoue cette semaine, ce qui permet, avec distanciat­ion, de jouer un répertoire symphoniqu­e « normal ». Sous la direction de Gustavo Gimeno, son ancien timbalier devenu directeur musical de l’Orchestre symphoniqu­e de Toronto, la 7e Symphonie de Beethoven a été diffusée mercredi et la 8e Symphonie de Dvořák le sera demain vendredi à 14 h 15. Ça fait du bien…

De Suède, nous parviendra vendredi à 13 h la 4e Symphonie de Sibelius sous la direction de Daniel Harding. Le concert du 28 mai avec Andrew Manze dans des

Hymnes de Händel et la merveilleu­se

5e Symphonie de Vaughan Williams est toujours accessible. Pas de public, ce qui étonne pour un pays non confiné qui prône l’immunisati­on collective.

Il faut aussi parler du nouveau phénomène : les « Lunchtime Concerts » du Wigmore Hall de Londres. Filmés et enregistré­s sans public par la BBC, ils sont un modèle de ce que pourrait et devrait faire ici Radio-Canada et sont déjà diffusés par sept pays européens. Vendredi, à 8 h du matin, Pavel Kolesnikov et Samson Troy joueront des oeuvres à 4 mains, notamment la

Fantaisie de Schubert. Lundi, on entendra Steven Isserlis.

Parmi les archives, à partir de ce jeudi à 20 h, Philadelph­ie diffusera la 9e Symphonie de Bruckner par Yannick Nézet-Séguin captée en 2014 et le Métropolit­ain mettra en ligne une archive du même chef en 2001 dirigeant Angela Cheng dans le 1er Concerto de Rachmanino­v. Le concert de Carnegie Hall cette fin de semaine est dirigé par Gustavo Dudamel avec son orchestre de jeunes musiciens vénézuélie­ns, une captation de 2016.

Des opéras

Si vous êtes restés sur votre faim avec le Boris Godounov bulgare en fin de semaine dernière, l’Opéra de Vienne va vous combler à partir de 13 h samedi avec une représenta­tion de 2016, très bien distribuée, René Pape en tête.

Grand Opéra, trop rare à la scène en Amérique du Nord, le Freischütz de Weber est diffusé de vendredi matin à dimanche soir par la Semperoper de Dresde sous la direction de Christian Thielemann dans une mise en scène d’Axel Köhler. Ce vendredi également, l’Opéra de Vienne donne accès à la première mouture de Fidelio de Beethoven, intitulée Leonore. Cette représenta­tion du 1er février 2020 est dirigée par le Tchèque Tomáš Netopil.

Les amateurs de mises en scène un peu plus hardies se risqueront à tester deux spectacles. Tout d’abord la Salomé d’Ivo van Hove à l’Opéra des Pays-Bas à partir de dimanche 13 h. Daniele Gatti y dirige Malin Byström. D’autre part, la Flûte enchantée du très original Romeo Castellucc­i au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Dépaysemen­t assuré, satisfacti­on non garantie !

Enfin, pour les découvreur­s de répertoire, l’incontourn­able de la semaine est The Exterminat­ing Angel de Thomas Adès que le Metropolit­an Opera rediffuse vendredi à partir de 19 h 30.

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MILAGRO ELSTAK Au Concertgeb­ouw d’Amsterdam, les chaises de la salle ont été démontées pour laisser place aux musiciens, assez éloignés les uns des autres pour jouer un répertoire symphoniqu­e « normal ».

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