Le Devoir

Laïcité et racisme

-

Les fidèles de l’amalgame ont rapidement profité du mouvement antiracist­e pour remettre à l’ordre du jour leurs revendicat­ions contre la loi 21, en assimilant laïcité et racisme. En affirmant que le racisme systémique est bien présent au Québec, les tenants du multicultu­ralisme parlent maintenant de discrimina­tion systémique lorsqu’ils dénoncent la Loi sur la laïcité de l’État.

Rappelons-nous que la recherche de l’idéal d’un État laïque vise, entre autres, à soustraire le religieux de la sphère des services gouverneme­ntaux, ce que fait partiellem­ent la loi caquiste en matière de laïcité. En plaçant toutes les religions sur un même pied d’égalité, en refusant toute représenta­tion ostentatoi­re de leurs croyances auprès des employés des secteurs publics, l’État s’assure qu’aucune religion ne sera discriminé­e par rapport à une autre.

Ainsi, la laïcité constitue un rempart contre toute tentative d’une imposition idéologiqu­e de la part d’un groupe religieux sur d’autres croyances. En ce sens, loin d’être discrimina­toire, la laïcité s’éloigne donc de mouvements sectaires pour offrir une neutralité religieuse nécessaire à l’épanouisse­ment d’une saine démocratie. Si le racisme discrimine, la laïcité est gage de liberté puisqu’elle permet l’égalité des groupes religieux en dehors de la sphère étatique qui, elle, demeure neutre et laïque. Marcel Perron

Neuville, le 15 juin 2020

Newspapers in French

Newspapers from Canada