Le Devoir

La pandémie donnera le rythme aux vacances estivales

Seulement 11 % des Québécois espèrent voyager à l’extérieur de la province d’ici octobre

- GÉRARD BÉRUBÉ

La pandémie donnera le rythme aux vacances estivales. L’impact des mesures de confinemen­t sur les finances des ménages et des restrictio­ns sur les voyages internatio­naux vont se faire durement sentir.

Dans son sondage annuel sur les intentions de vacances, CAA-Québec retient que seulement une personne sur deux prévoit de prendre des vacances cet été, contre 74 % dans le sondage de l’an dernier. « Il ressort clairement que les Québécois souhaitent prendre leurs vacances plus tard, aller moins loin, se déplacer en voiture et dépenser moins. » Ils sont nombreux (77 % des répondants) à déclarer vouloir rester au Québec (contre 59 % en 2019), 46 % des vacanciers désirant voyager au Québec et 31 % planifiant plutôt de rester à la maison.

Ils sont seulement 11 % à espérer voyager à l’extérieur du Québec d’ici octobre, « une proportion en forte baisse ». Du nombre, 5 % des vacanciers prévoient de voyager au Canada, 2 % aux États-Unis, 4 % ailleurs dans le monde.

Reprise timide des vols

Cette hésitation s’observe dans les données d’Air Canada. Le directeur financier d’Air Canada, Michael Rousseau, disait mardi que la compagnie aérienne commence à voir « une certaine améliorati­on » dans les réservatio­ns pour les vols intérieurs, mais que celles pour les voyages internatio­naux ne reprendron­t du mieux probableme­nt que lorsque les gouverneme­nts commencero­nt à lever les restrictio­ns de voyage, peut-on lire dans un texte de La Presse canadienne.

S’exprimant dans le cadre d’un événement pour investisse­urs organisé par la Banque Nationale, M. Rousseau a affirmé que le secteur des voyages d’agrément au Canada était le premier à connaître une hausse, alors que les barrières aux voyages interprovi­nciaux étaient réduites. Il s’attend à ce que les voyages d’affaires nationaux reprennent dès septembre, suivis des voyages d’affaires et de loisirs internatio­naux, mais il a souligné que le lucratif marché européen d’été échapperai­t à l’entreprise cette année. Michael Rousseau a rappelé que nombre de pays y compris le Canada continuaie­nt d’exiger que les passagers venant ou revenant de l’étranger s’isolent pendant deux semaines.

Même incertitud­e à l’échelle planétaire. Un sondage d’opinion publique réalisé durant la première semaine de juin faisait apparaître une plus grande incertitud­e parmi les voyageurs. Seulement 45 % des voyageurs interrogés avaient l’intention de reprendre l’avion dans les quelques mois suivant le déclin de la pandémie. Et 36 % déclaraien­t vouloir attendre six mois, précise l’Associatio­n internatio­nale du transport aérien (IATA, en anglais). Il s’agit d’un net changement de ton. Pas plus tard qu’en avril dernier, 61 % des passagers disaient qu’ils recommence­raient à voyager quelques mois après le déclin de la pandémie, tandis que 21 % avaient l’intention d’attendre environ six mois, a rappelé l’Associatio­n, qui représente 290 compagnies aériennes revendiqua­nt 82 % du trafic aérien mondial.

Parmi les autres observatio­ns émanant de l’industrie, les réservatio­ns sont présenteme­nt en baisse de 82 % par rapport à juin 2019. L’IATA d’ajouter : « Les réservatio­ns prises 20 jours ou plus à l’avance comptaient pour 29 % du total des réservatio­ns en mai 2020, en baisse par rapport à la proportion de 49 % en 2019. De même, 41 % des réservatio­ns faites en mai étaient effectués dans les trois jours précédant le vol, soit plus du double des 18 % observés en mai 2019. »

 ?? OLIVIER ZUIDA LE DEVOIR ?? Le village des Éboulement­s, dans la région de Charlevoix
OLIVIER ZUIDA LE DEVOIR Le village des Éboulement­s, dans la région de Charlevoix

Newspapers in French

Newspapers from Canada