Au Texas, une exécution relance le débat sur les droits religieux des condamnés
L’Église catholique du Texas a saisi lundi la Cour suprême américaine, à la veille d’une exécution, afin de contester le fait qu’il soit désormais interdit aux aumôniers de toutes confessions d’être présents dans les chambres de la mort de cet État. La Conférence des évêques catholiques du Texas estime que cette interdiction, décidée en avril 2019, empiète sur les libertés religieuses des condamnés à mort. « Refuser à un détenu menacé d’exécution imminente l’accès à un accompagnement et à un conseil spirituel et religieux est cruel et inhumain », a déclaré dans un communiqué l’évêque du diocèse de Brownsville, Daniel Flores.
Ruben Gutierrez, 43 ans, devait être exécuté mardi soir pour le meurtre d’une octogénaire en 1998, qu’il a toujours nié. La victime, propriétaire d’une aire pour autos-caravanes, avait été frappée et lacérée de coups de couteau avant que ses trois assaillants ne prennent la fuite avec au moins 56 000 dollars en poche.
Les avocats de Ruben Gutierrez bataillent depuis des semaines pour que son exécution soit repoussée. Dans un courrier envoyé au gouverneur du Texas Greg Abbott, ils demandent trente jours pour effectuer un test ADN qui pourrait, selon eux, l’innocenter. « Dans une affaire où il n’existe aucune preuve physique ou médico-légale contre lui, exécuter M. Gutierrez sans procéder à des tests ADN constituerait la violation ultime de ses droits civils », a déclaré son avocat Shawn Nolan dans un communiqué.
La défense de M. Gutierrez estime aussi que le nombre élevé de cas de COVID-19 dans le pénitencier de Huntsville, où est incarcéré leur client, présente un risque pour sa famille et les autres personnes qui assisteraient à son exécution. Les prisons texanes sont des foyers de contamination du nouveau coronavirus. Le département de la Justice du Texas y a recensé au total 7445 cas, employés et détenus confondus.