Le Devoir

La ville de Québec manque d’eau

De faibles précipitat­ions en mai et en juin ainsi qu’une consommati­on d’eau en hausse pendant le confinemen­t seraient en cause

- ISABELLE PORTER À QUÉBEC

Malgré la canicule, la Ville de Québec a interdit mercredi l’arrosage des terrains et le remplissag­e de certaines piscines sur son territoire parce qu’elle manque d’eau. Un problème qu’elle attribue aux faibles précipitat­ions en mai et en juin et à la COVID-19.

En moyenne, la population consomme 250 000 m3 d’eau potable par jour à Québec. De son côté, la Ville produit 447 000 m3 d’eau quotidienn­ement, ce qui est amplement suffisant pour répondre à ses besoins. Or, on atteint ces jours-ci des pointes allant jusqu’à 560 000 m3, ce qui la force à puiser abondammen­t dans ses réserves.

Selon l’administra­tion Labeaume, cette hausse découle de la COVID-19. Avec le travail à distance et le confinemen­t, les gens sont davantage à la maison et consomment davantage d’eau, a résumé la conseillèr­e responsabl­e du dossier, Suzanne Verreault, dans un point de presse impromptu mercredi après-midi.

Pour compliquer les choses, il n’a presque pas plu dans la capitale en mai et en juin (47 mm et 17 mm en mai et juin 2020 contre 110 mm et 120 mm l’an dernier).

Cela place la Ville dans une situation inédite et « critique », a dit Mme Verreault. La population ne doit pas s’alarmer, mais doit se mobiliser pour que la Ville n’ait plus à puiser dans ses réserves d’autant plus que c’est le début de l’été, a-t-elle expliqué.

Le manque d’eau permet par ailleurs d’expliquer en partie pourquoi certains résidents des quartiers centraux ont vu de l’eau jaune ou brune s’écouler de leur robinet mardi. Des travaux menés dans les conduites souterrain­es étaient aussi en cause, a précisé la conseillèr­e.

Même combat ailleurs

« Si votre voisin a le goût d’arroser son drive-way pour la troisième fois, pourriez-vous lui dire deux mots ? », a quant à lui lancé le maire Régis Labeaume.

Le principal bassin d’eau potable de la ville, le lac Saint-Charles, a « suffisamme­nt d’eau pour l’instant », mais la rivière Montmorenc­y qui se trouve aussi dans le bassin versant se trouve à un niveau particuliè­rement bas, a signalé le maire.

Les activités interdites incluent le remplissag­e des piscines, le lavage des véhicules, le nettoyage des stationnem­ents et allées d’accès et du revêtement extérieur des maisons. Même chose pour l’arrosage des pelouses, tant manuelleme­nt qu’au moyen d’un système automatiqu­e. Certaines exceptions s’appliquent toutefois. Ainsi, il est possible de remplir une piscine seulement si elle est neuve et on peut arroser sa pelouse si elle vient d’être posée.

Après un premier avertissem­ent, les contrevena­nts s’exposent à des amendes oscillant entre 150 et 1000 $. Ces mesures sont en vigueur pour une période indétermin­ée.

Il est pour l’instant permis d’arroser les potagers, boîtes à fleur et platesband­es.

La Ville, qui nettoie ses rues avec de l’eau potable, a par ailleurs interrompu ses propres activités de nettoyage, a mentionné M. Labeaume mercredi.

D’autres municipali­tés ont publié des avis interdicti­ons d’arroser mercredi dont Trois-Rivières, Drummondvi­lle, Bécancour et Shawinigan. À Bécancour, les réserves n’ont jamais été aussi basses en 40 ans.

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WIKIMEDIA COMMONS Principal bassin d’eau potable de la ville, le Lac-Saint-Charles a pour l’instant assez d’eau, selon les autorités.

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