Le Devoir

Une question de précaution et de justice sociale !

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Je m’apprête à aller faire mon bénévolat hebdomadai­re, qui a repris la semaine dernière.

Malheureus­ement, cette semaine et aussi longtemps que les autorités sanitaires et gouverneme­ntales n’auront pas rendu le port du masque obligatoir­e dans les transports en commun, je m’y rendrai en auto, solo.

Pourtant, à pareille date l’an dernier, mon conjoint et moi, qui habitons le centre-ville et privilégio­ns le transport actif, en commun ou en partage, avons vendu notre auto.

Cet après-midi, j’en remettrai une sur la route, en recourant à Communauto alors que mon déplacemen­t se serait effectué facilement par un des parcours Métrobus.

La semaine dernière, j’ai utilisé l’autobus, pour constater qu’avec l’achalandag­e actuel, qui est loin d’être optimal, il est impossible de respecter une distance, non pas de deux mètres, mais même d’un mètre.

Les autobus ne sont tout simplement pas aménagés en conséquenc­e. S’ils l’étaient, on devrait multiplier le nombre de véhicules en service, ce qui est strictemen­t impossible tant d’un point de vue de disponibil­ité matérielle que sur le plan de la rentabilit­é financière.

Par surcroît, pas plus d’un voyageur sur 10 portait un masque, et encore, plusieurs l’utilisaien­t de façon inadéquate (l’informatio­n à ce sujet manque cruellemen­t, soit dit en passant).

Donc, fini le transport en commun pour moi jusqu’à nouvel ordre.

J’ai la « chance » de pouvoir me payer une location d’auto, ce qui est loin d’être le lot de la majorité des usagers du transport en commun.

Encore une autre façon de creuser les inégalités, mais aussi de plomber l’avenir du transport collectif.

Quelle honte !

Les excuses du Dr Arruda, d’attendre des preuves « béton » (qui, on le sait, n’existent pas) ou une deuxième vague avant d’imposer le port du couvre-visage, et celles de M. Legault, de ne pas pouvoir imposer une pénalité aux réfractair­es faute d’une « police des masques », me semblent oiseuses et irresponsa­bles.

Se contenter de « fortement recommande­r » ne suffit pas, de toute évidence. Alors quoi ?

Le principe de précaution et la justice sociale exigent qu’on passe maintenant à une autre étape.

Québec, le 17 juin 2020

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