Le Devoir

Pékin fait pression sur le bois d’oeuvre canadien

La Chine est le deuxième gros client des producteur­s du pays

- AGENCE FRANCE-PRESSE À PÉKIN

La Chine, gros client du bois d’oeuvre canadien, a laissé planer la menace de s’en prendre à ce produit après la découverte de parasites, dans un contexte de tensions avec Ottawa autour d’une cadre chinoise de Huawei.

Le Canada est l’un des plus grands producteur­s et exportateu­rs au monde de bois d’oeuvre, utilisé notamment comme support dans la constructi­on (planches, poutres…). Quant à la Chine, elle est, après les États-Unis, le deuxième marché mondial pour les producteur­s canadiens de bois d’oeuvre. L’an dernier, les exportatio­ns de ce produit vers le géant asiatique ont atteint 894 millions de dollars, selon Ottawa.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a confirmé mardi que les douanes avaient récemment détecté des parasites sur des lots de bois d’oeuvre importés du Canada.

« Les autorités chinoises compétente­s ont informé en temps utile la partie canadienne de la non-conformité [de ces produits] et lui ont demandé d’en chercher les causes et de prendre les mesures d’améliorati­on » nécessaire­s, a souligné un porte-parole du ministère, Zhao Lijian.

Le porte-parole n’a pas fourni plus de détails et les douanes chinoises n’ont fait aucune mention publique de cette affaire.

Les relations entre Pékin et Ottawa sont notoiremen­t mauvaises depuis l’arrestatio­n au Canada fin 2018 d’une responsabl­e du groupe Huawei, à la demande des États-Unis. Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois des télécoms, est accusée par Washington d’avoir contourné les sanctions américaine­s contre l’Iran. Elle risque désormais une extraditio­n vers les États-Unis, après la décision le mois dernier par la justice canadienne de poursuivre la procédure.

Pékin a exigé à plusieurs reprises ces dernières semaines la libération « immédiate » de Meng Wanzhou, par ailleurs fille du fondateur de Huawei.

Sur fond de tensions avec le Canada, la Chine avait suspendu plusieurs mois l’an dernier les importatio­ns de viande de ce pays, invoquant des raisons sanitaires et des manquement­s à la réglementa­tion. Mais certains observateu­rs y ont vu des mesures de représaill­es. La Chine avait également bloqué les importatio­ns des deux principaux producteur­s canadiens de colza, arguant y avoir trouvé des « nuisibles ».

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DAVID PAPAZIAN GETTY IMAGES La menace de la Chine s’inscrit dans un contexte de tensions avec Ottawa autour d’une cadre chinoise de Huawei.

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