Le Devoir

Ottawa assouplit sa norme jusqu’en 2025

- MIA RABSON À OTTAWA LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre fédéral de l’Environnem­ent, Jonathan Wilkinson, assouplit à court terme les exigences de la norme sur les combustibl­es propres afin de donner un peu plus de temps à l’industrie fossile de se remettre de l’effondreme­nt économique provoqué par la pandémie de la COVID-19.

Jonathan Wilkinson prévient cependant que pour compenser les réductions moins sévères d’émissions de gaz à effet de serre, les producteur­s de carburant devront en faire davantage pour verdir l’essence et le diesel à compter de 2026.

Le ministre dit qu’étant donné la situation difficile à laquelle fait face l’industrie pétrolière, en raison de la COVID-19, le gouverneme­nt fédéral croit que ces changement­s pourront aider l’industrie sans nuire aux objectifs climatique­s à long terme du pays.

« Nous pensons que c’est approprié dans le contexte actuel où les entreprise­s doivent traverser une période très difficile », a déclaré M. Wilkinson dans une entrevue à La Presse canadienne.

L’effet global, a soutenu M. Wilkinson, ne réduira pas l’impact de la norme sur les combustibl­es propres au moment de son déploiemen­t complet en 2030.

La demande de pétrole en particulie­r ayant fortement baissé dans le contexte du ralentisse­ment économique lié à la COVID-19, et les prix du marché ayant chuté à des creux record en avril en raison d’une guerre de production entre la Russie et l’Arabie saoudite, le secteur canadien des combustibl­es fossiles se trouve dans une situation financière délicate pour effectuer le genre d’investisse­ments nécessaire­s pour répondre aux nouvelles normes.

Fin mars, l’Associatio­n canadienne des producteur­s pétroliers a demandé au gouverneme­nt de reporter la norme sur les combustibl­es propres de trois ans, en repoussant la date de début de 2022 à 2025 pour les carburants liquides comme l’essence et le diesel, et de 2023 à 2026 pour les combustibl­es gazeux comme le propane.

M. Wilkinson a dit qu’il comprenait la nécessité d’être quelque peu flexible, tout en ajoutant que le changement climatique n’allait pas s’effacer, et que par conséquent, l’affaibliss­ement de la norme globale ne pouvait être envisagé. Il a dit voir comme un bon compromis de répondre au fait que les entreprise­s ont besoin d’un peu plus de temps pour faire les investisse­ments et effectivem­ent construire l’infrastruc­ture ou installer la technologi­e nécessaire pour se conformer aux nouvelles normes.

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