L’UE se donne jusqu’en juillet pour s’entendre sur un plan de relance
Les dirigeants européens ont entamé une course contre la montre pour s’entendre avant fin juillet sur un plan de relance post-coronavirus massif, malgré les profondes divergences constatées vendredi lors d’un premier tour de table en visioconférence.
« Un consensus émerge, ce qui est très positif, mais il ne faut pas non plus sous-estimer les difficultés », a résumé le président du Conseil européen, Charles Michel, chef d’orchestre de ce sommet.
Le Belge doit maintenant entamer des consultations avec les États membres afin de présenter, probablement avant fin juin, une proposition révisée de ce plan — pour l’instant fixé à 750 milliards d’euros — destiné à sortir le Vieux Continent d’une récession historique. Un « sommet physique » devrait ensuite être organisé « mi-juillet » à Bruxelles, un format qui faciliterait les discussions sur un sujet aussi urgent que complexe, nécessitant l’unanimité des États membres.
Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, plusieurs dirigeants ont insisté sur la nécessité de parvenir à un accord avant « la pause estivale », malgré « des divergences d’opinions ». « Nous avons eu le sentiment qu’il y avait la volonté de trouver cet accord. Qu’il y avait un espace de négociation et un consensus possible », a affirmé l’Élysée.
Mais il faudra pour cela vaincre les réticences des quatre « frugaux » — Pays-Bas, Autriche, Suède, Danemark — très réservés sur ce projet, qui bénéficiera avant tout aux pays du Sud.
Ce n’est pas exagéré de dire que nous sommes confrontés au plus grand défi » économique de l’histoire de l’Union européenne URSULA VON DER LEYEN
Leur chef de file, le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a d’ailleurs émis des doutes sur la capacité des Européens à s’entendre dès juillet.
Un accord marquerait une étape majeure dans la construction européenne, car cette somme serait pour la première fois empruntée au nom de l’UE sur les marchés, brisant le tabou d’une dette commune des 27. La chancelière allemande, Angela Merkel, s’est d’ailleurs félicitée en conférence de presse que le principe d’un endettement commun ne soit « remis en cause par personne ».