Le Devoir

Garder à l’oeil les quartiers défavorisé­s

- Jeanne Corriveau

Un des constats qui se dégagent de la crise de la COVID-19, c’est que le coronaviru­s frappe plus fort dans les quartiers défavorisé­s. Ainsi, les cas de contaminat­ion sont deux fois et demie plus nombreux dans les quartiers pauvres que dans les secteurs mieux nantis de la métropole, a observé la Direction de la santé publique. À ce chapitre, Montréal-Nord et Mercier–Hochelaga-Maisonneuv­e figurent en tête de liste.

Si une deuxième vague survenait, les autorités municipale­s et sanitaires devraient être promptes à agir dans ces quartiers plus vulnérable­s, estime Sasha Dyck, infirmier de profession et citoyen actif dans Parc-Extension, un quartier où l’indice de pauvreté est élevé. « On a un peu sacrifié les aînés et les travailleu­rs de la santé lors de la première vague. J’ai peur qu’on sacrifie des travailleu­rs précaires dans la deuxième », souligne-t-il.

Selon lui, les autorités doivent agir en matière de logement et de dépistage précoce, tout en portant une attention particuliè­re aux conditions de travail des employés au statut précaire, comme les réfugiés, plus particuliè­rement ceux du secteur agroalimen­taire, où les inspection­s sont insuffisan­tes, dit-il.

La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, estime qu’il importe, en cas de seconde vague, de déployer rapidement des cliniques de dépistage mobiles et d’en publiciser la présence. La pandémie a aussi démontré qu’il fallait adapter la communicat­ion avec les citoyens : « Il y a des gens qui n’ont pas accès à Internet ni à la télévision. Ça prend d’autres mesures, comme les organismes sur le terrain et les camions crieurs. »

Mais selon elle, des actions à moyen et long terme seront aussi requises : « Il faut investir dès maintenant dans des projets structuran­ts qui pourront avoir un impact sur l’emploi, l’éducation et l’accès à des médecins. »

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