Garder à l’oeil les quartiers défavorisés
Un des constats qui se dégagent de la crise de la COVID-19, c’est que le coronavirus frappe plus fort dans les quartiers défavorisés. Ainsi, les cas de contamination sont deux fois et demie plus nombreux dans les quartiers pauvres que dans les secteurs mieux nantis de la métropole, a observé la Direction de la santé publique. À ce chapitre, Montréal-Nord et Mercier–Hochelaga-Maisonneuve figurent en tête de liste.
Si une deuxième vague survenait, les autorités municipales et sanitaires devraient être promptes à agir dans ces quartiers plus vulnérables, estime Sasha Dyck, infirmier de profession et citoyen actif dans Parc-Extension, un quartier où l’indice de pauvreté est élevé. « On a un peu sacrifié les aînés et les travailleurs de la santé lors de la première vague. J’ai peur qu’on sacrifie des travailleurs précaires dans la deuxième », souligne-t-il.
Selon lui, les autorités doivent agir en matière de logement et de dépistage précoce, tout en portant une attention particulière aux conditions de travail des employés au statut précaire, comme les réfugiés, plus particulièrement ceux du secteur agroalimentaire, où les inspections sont insuffisantes, dit-il.
La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, estime qu’il importe, en cas de seconde vague, de déployer rapidement des cliniques de dépistage mobiles et d’en publiciser la présence. La pandémie a aussi démontré qu’il fallait adapter la communication avec les citoyens : « Il y a des gens qui n’ont pas accès à Internet ni à la télévision. Ça prend d’autres mesures, comme les organismes sur le terrain et les camions crieurs. »
Mais selon elle, des actions à moyen et long terme seront aussi requises : « Il faut investir dès maintenant dans des projets structurants qui pourront avoir un impact sur l’emploi, l’éducation et l’accès à des médecins. »