Le Devoir

Un virage techno se pointe à l’horizon

- Marco Fortier

Dans l’ambiance feutrée de la Cinquième Salle de la Place des Arts, le ministre Jean-François Roberge avait réuni le gratin du réseau de l’éducation, cette semaine, pour son annonce sur la rentrée scolaire de l’automne. Les gestionnai­res avaient tous la même préoccupat­ion : se préparer pour la deuxième vague d’infections au coronaviru­s.

La rentrée scolaire aura beau se faire autant que possible en classe, du préscolair­e jusqu’à l’université, le mot d’ordre est d’être prêt à offrir l’enseigneme­nt à distance. N’importe quand. Sans préavis. Il semble clair que l’enseigneme­nt hybride est en train de s’implanter, ne serait-ce qu’en partie, avec ou sans pandémie.

L’exemple de l’Ontario et d’autres États, qui se sont tournés illico vers l’enseigneme­nt à distance au mois de mars, a montré cruellemen­t le retard du Québec en matière de « technopéda­gogie ».

Une part importante du corps enseignant se méfie de l’engouement pour les technologi­es. Ces profs rappellent que l’enseigneme­nt en ligne est une manière facile d’offrir des cours peu coûteux et fort rentables, notamment aux étudiants (locaux ou étrangers) du réseau collégial ou universita­ire. La majorité des profs se sont démenés pour offrir un suivi pédagogiqu­e à leurs élèves durant la pandémie, mais certains admettent en privé qu’ils craignent d’avoir démontré à leurs patrons les vertus de l’enseigneme­nt en ligne.

Certains profs, dépassés par le virage technologi­que, ont devancé leur retraite. Ceux qui restent se préparent à relever le défi de l’après-COVID : profiter des avancées technologi­ques sans sacrifier la valeur inestimabl­e de l’enseigneme­nt en présence.

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