Un virage techno se pointe à l’horizon
Dans l’ambiance feutrée de la Cinquième Salle de la Place des Arts, le ministre Jean-François Roberge avait réuni le gratin du réseau de l’éducation, cette semaine, pour son annonce sur la rentrée scolaire de l’automne. Les gestionnaires avaient tous la même préoccupation : se préparer pour la deuxième vague d’infections au coronavirus.
La rentrée scolaire aura beau se faire autant que possible en classe, du préscolaire jusqu’à l’université, le mot d’ordre est d’être prêt à offrir l’enseignement à distance. N’importe quand. Sans préavis. Il semble clair que l’enseignement hybride est en train de s’implanter, ne serait-ce qu’en partie, avec ou sans pandémie.
L’exemple de l’Ontario et d’autres États, qui se sont tournés illico vers l’enseignement à distance au mois de mars, a montré cruellement le retard du Québec en matière de « technopédagogie ».
Une part importante du corps enseignant se méfie de l’engouement pour les technologies. Ces profs rappellent que l’enseignement en ligne est une manière facile d’offrir des cours peu coûteux et fort rentables, notamment aux étudiants (locaux ou étrangers) du réseau collégial ou universitaire. La majorité des profs se sont démenés pour offrir un suivi pédagogique à leurs élèves durant la pandémie, mais certains admettent en privé qu’ils craignent d’avoir démontré à leurs patrons les vertus de l’enseignement en ligne.
Certains profs, dépassés par le virage technologique, ont devancé leur retraite. Ceux qui restent se préparent à relever le défi de l’après-COVID : profiter des avancées technologiques sans sacrifier la valeur inestimable de l’enseignement en présence.