Le Devoir

« On a été trop loin dans la mondialisa­tion »

- Gérard Bérubé

Cette crise sanitaire a démontré une capacité de réaction rapide des gouverneme­nts, de la banque centrale et des entreprise­s à une situation exceptionn­elle et non prévue. Elle a également mis à nu les limites de la mondialisa­tion.

« Dans cette mondialisa­tion des 10 à 12 dernières années, le pendule a été un peu trop loin. La crise nous démontre qu’il n’est pas sain de voir toutes ces chaînes d’approvisio­nnement complèteme­nt délocalisé­es », retient Gaétan Morin, président et chef de la direction du Fonds de solidarité FTQ.

La pandémie nous a ramenés à notre capacité à satisfaire nous-mêmes nos besoins essentiels. « Nous avons eu de très beaux exemples de réadaptati­on rapide de chaînes de montage et de créativité de nos entreprene­urs québécois, poursuit Gaétan Morin. La question à se poser est : suis-je trop intégré mondialeme­nt ? »

François Dupuis acquiesce. « Sans tomber dans le protection­nisme, il ressort de cette crise un besoin d’une plus grande autonomie et de protection des secteurs-clés. » Le vice-président et économiste en chef du Mouvement Desjardins ajoute que la crise sanitaire a démontré l’importance d’avoir des finances publiques en ordre. Ottawa disposait d’un niveau d’endettemen­t raisonnabl­e avant d’affronter la pandémie alors que Québec, malgré un ratio d’endettemen­t élevé, pouvait miser sur une marge de manoeuvre budgétaire.

François Dupuis s’est également dit surpris par la capacité des acteurs à prendre rapidement le virage numérique. Et cette crise aura mis en vedette le télétravai­l. « Nous nous dirigeons probableme­nt vers un modèle hybride, ce qui fera l’affaire de nombre d’entreprise­s. Les travailleu­rs seront moins nombreux à vouloir travailler cinq jours par semaine au bureau. »

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