Se protéger ou pas ?
Selon le Mouvement Desjardins, qui compte 4,2 millions de membres particuliers, 1,7 million de personnes ont choisi d’activer le programme de surveillance d’Equifax. Le Devoir a demandé à ses lecteurs d’expliquer les raisons de leur inaction. Si plusieurs d’entre eux ont invoqué les difficultés techniques ou le temps d’attente au téléphone du début, après quoi ils ont laissé tomber, d’autres ont mentionné le désir de limiter la quantité de renseignements personnels en circulation.
« Je suis très protectrice des données et je laisse le moins possible le tout accessible à des tiers. Desjardins a de plus une protection qui convient parfaitement si la situation devenait problématique », a écrit une lectrice. « Nous sommes en totale confiance. Les gens semblent oublier que leurs données sont déjà très accessibles sur Facebook ou autres… » Sur près d’une trentaine de réponses, un seul lecteur a dit qu’il souhaitait transférer ses actifs vers une autre institution.
Les lecteurs ont également été nombreux à signaler la fuite d’informations dont Equifax a été victime en 2017, un incident qui a touché 146 millions de personnes, dont 19 000 au Canada. En juillet 2019, la firme a accepté de payer une amende pouvant atteindre 575 millions $US aux autorités américaines. « Je n’ai tout simplement pas confiance envers la solidité et la fiabilité de la protection de ces autres données, a écrit l’un d’eux. De plus, en tant que membre Desjardins, nous avons de facto une protection de nos avoirs, ce que Desjardins n’a pas manqué de souligner dans un récent courriel. »
« Nous sommes très satisfaits du nombre d’inscriptions chez Equifax », a déclaré un porte-parole de Desjardins, Jean-Benoit Turcotti. « Quand on observe la tendance dans l’industrie, seulement un faible pourcentage (moins de 15 %) des gens s’inscrit à un service de surveillance. »