Le Devoir

Prévoir la prochaine

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Durant la pandémie, une grande partie de la stratégie un peu improvisée du gouverneme­nt était liée au manque de disponibil­ité des équipement­s de protection pour des distributi­ons massives : masques de protection, masques N-95, blouses, respirateu­rs, etc. Plus divers médicament­s-clés de traitement. On sait maintenant que l’absence de recommanda­tion de porter le masque en début d’épidémie était liée surtout à sa non-disponibil­ité. On sait maintenant que la forte propagatio­n du virus parmi le personnel médical des CHSLD était grandement liée au manque d’équipement­s de protection personnell­e. Et l’on s’est aperçu que toute cette situation émanait du fait que les médicament­s, les masques et le reste étaient fabriqués en Chine ou en Inde et qu’on nous envoyait les excédents de production… ou rien du tout. Que faire maintenant, en attendant la prochaine pandémie ?

Déjà l’Europe et les États-Unis mettent sur pied des programmes de fabricatio­n locale de ces équipement­s. Ainsi, la France vient de demander (juin 2020) à ses entreprise­s pharmaceut­iques de fabriquer chez eux le paracétamo­l, médicament-clé du traitement de la COVID-19. Six autres projets de fabricatio­n sont parrainés par l’Union européenne. Personne ne veut se retrouver dans la dépendance des Chinois pour la prochaine fois…

Et chez nous ? On ne voit rien venir. Nous suggérons que le gouverneme­nt du Québec lance incessamme­nt un appel aux entreprise­s pour développer au moins la fabricatio­n locale de masques N95, avec un engagement d’exclusivit­é des achats par le réseau de la santé. Le coût sans doute plus élevé de ces équipement­s n’est rien à côté du dégât qu’a causé l’absence des équipement­s pendant la crise de la COVID-19. Et comme les spécialist­es nous prédisent ce genre d’épidémie tous les 7 ou 8 ans, ce serait un très bon investisse­ment post-COVID.

Michel Lemieux Québec, le 19 juin 2020

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