Le Devoir

Question d’identités

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Nous autres

La question des tensions raciales déchire actuelleme­nt les ÉtatsUnis, non sans avoir des répercussi­ons partout dans le monde, dont au Québec. Le moment est idéal pour se plonger dans les trois épisodes du balado Nous autres, qui donne une voix à sept Québécois de 19 à 30 ans qui sont issus des communauté­s culturelle­s.

Créé par le collectif Noor avec l’Institut du Nouveau Monde, Nous autres propose des tonnes de sagesses, de réflexions et de constats. Mais comme le tout est livré à travers des témoignage­s et des discussion­s, le savoir des invités coule de source et est toujours très digeste, à la fois basé dans la réflexion, mais aussi dans la réalité.

On plonge dans ce fameux vivreensem­ble, mais aussi dans les concepts d’identité, de respect, de différence, de légitimité, de préjugés défavorabl­es — et même favorables —, dans la notion d’allié, aussi. Si vous êtes un peu mêlés dans votre position personnell­e, ces quelque 45 minutes de balado se révéleront une façon très simple de prendre le pouls de la jeunesse à ce sujet. Afin qu’« eux autres » et « nous autres » s’évaporent pour de bon.

Francophil­es dans la ville

L’organisme Culture Montréal fait paraître ces jours-ci deux nouveaux épisodes de sa série de balados Francophil­es dans la ville, qui en compte maintenant cinq. La production permet de plonger dans les habitudes de créateurs montréalai­s pour qui le français est important, même si ce n’est pas leur langue maternelle. Cette petite deuxième saison met en vedette la musicienne Martha Wainwright et la critique gastronomi­que Lesley Chesterman.

Se tenant loin des studios feutrés, la narratrice et réalisatri­ce Julie Laferrière se promène dans la métropole et visite des lieux importants pour ses invités. C’est là le premier jalon de ce balado : on entre dans un resto ou une salle de spectacle, on fouine dans une boutique, on déambule sur une artère, tout en découvrant le sens que ces lieux prennent pour les deux protagonis­tes.

Et le deuxième jalon est bien sûr le rapport à la langue. On le comprend vite différent pour chacun, bien sûr, et on voit qu’il est éclairé par le labyrinthe de la vie autant qu’il le nourrit en retour. Avec ces Anglos francophil­es de Montréal, on finit inévitable­ment par parler d’identité et, tiens, de maternité.

Philippe Papineau

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