Mémoires d’un Da Vinci de l’aviation
Sous la gouverne de Kelly Johnson, les avions furtifs ont repoussé de nombreuses limites
S’il y a eu un Steve Jobs de l’aviation, c’est probablement Kelly Johnson, le directeur de l’unité Skunk Works, la très confidentielle section de développement de Lockheed Martin, née pendant la Seconde Guerre mondiale, d’où naîtront les avions espions U-2 et Blackbird de même que la merveille furtive Nighthawk. Un programme archiprivé déployé dans l’intrigante zone 51, cette base américaine ultrasecrète, au coeur du documentaire Les espions du ciel : l’histoire de l’unité Skunk Works de la chaîne History. Dans la fournaise désertique de la zone 51, Kelly Johnson a tout simplifié, pour mieux propulser cette industrie. Ce documentaire, qui s’abreuve aux journaux intimes du visionnaire, qu’il tenait avec un souci maniaque du détail, démonte les plus folles rumeurs entourant ce programme pour le ramener à la hauteur des humains d’exception qui l’ont porté, y compris celle voulant que la technologie extraterrestre soit à l’origine des bonds de géants effectués par une équipe que Johnson menait d’une main de fer.
Infatigable, celui qu’on a baptisé le Da Vinci de l’aviation carburait aux « épreuves mentales ». Un mantra qui deviendra le moteur de la Skunk Works, même après qu’il eut passé le flambeau à Ben Rich, en 1975. Et s’il y eut bel et bien des créatures d’apparence surhumaines dans la zone 51, ce furent ses travailleurs issus d’une classe à part, à la technique renversante. Leur héritage est bien décortiqué par la chaîne, qui donne la parole à des ingénieurs, à des pilotes, mais aussi à des historiens et à des scientifiques ne craignant pas l’hyperbole, à l’occasion. Il faut croire que c’est de bonne guerre.
Les espions du ciel : l’histoire de l’unité Skunk Works Historia, le vendredi 26 juin, 20 h