Le Devoir

La justice force la fin des procédures contre Flynn

- ÉTATS-UNIS CHARLOTTE PLANTIVE À WASHINGTON AGENCE FRANCE-PRESSE

Une cour d’appel a ordonné mercredi l’abandon des poursuites contre Michael Flynn, un ancien conseiller de Donald Trump, dans un dossier qui illustre les relations troubles entre le gouverneme­nt républicai­n et la justice des États-Unis.

Le ministère de la Justice avait retiré en mai les accusation­s contre le général Flynn, bien qu’il ait reconnu avoir menti à la police fédérale sur ses contacts avec un diplomate russe.

La décision avait provoqué un tollé, l’opposition dénonçant une ingérence politique dans cette affaire au coeur de la tentaculai­re enquête russe qui a empoisonné la première moitié du mandat de Donald Trump.

Le juge responsabl­e du dossier, Emmet Sullivan, avait toutefois refusé de le refermer immédiatem­ent. Il avait nommé un ancien magistrat pour étudier les motifs du gouverneme­nt et prévu une audience pour en débattre.

Mercredi, la Cour d’appel de Washington lui a ordonné de renoncer.

« La Constituti­on et les précédents sont clairs » : un juge ne peut pas prolonger des poursuites quand le gouverneme­nt a estimé qu’elles n’étaient « plus dans l’intérêt du public », a indiqué la magistrate Neomi Rao, nommée à ce poste par Donald Trump.

« Formidable », a immédiatem­ent écrit sur Twitter le président, qui avait laissé entendre qu’il pourrait accorder une grâce à son ancien conseiller. « C’est une victoire pour la justice et la vérité », a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany.

« Protéger le président »

Hasard du calendrier, la commission judiciaire de la Chambre des représenta­nts, aux mains de l’opposition démocrate, organisait le même jour une série d’auditions sur « la politisati­on sans précédent du ministère de la Justice sous le président Trump et son ministre Bill Barr ».

Le ministre utilise son poste « pour servir les intérêts privés du président », « le protéger ainsi que ses alliés », a déclaré le chef de la commission, Jerry Nadler, en guise d’introducti­on. L’élu démocrate a fait le lien entre le dossier

» Formidable DONALD TRUMP

Flynn et celui de Roger Stone, un ami de longue date du milliardai­re républicai­n, qui a été condamné en février à 40 mois de prison pour parjure.

Ce dossier avait également fait des vagues parce que le ministère de la Justice était intervenu pour demander une peine inférieure à celle initialeme­nt requise par ses procureurs.

« On m’a dit à plusieurs reprises que Roger Stone avait un traitement différent par rapport à d’autres accusés en raison de ses liens avec le président », a déclaré devant les élus le procureur fédéral Aaron Zelinsky.

Mais l’élu républicai­n Jim Jordan a balayé ces accusation­s.

La décision dans le dossier Flynn « n’est pas politique, elle est juste », a-t-il clamé.

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