Le Devoir

L’OMS prévoit 10 millions de cas la semaine prochaine

- AGNÈS PEDRERO À GENÈVE AGENCE FRANCE-PRESSE

Le seuil des 10 millions de cas de COVID-19 dans le monde devrait être atteint la semaine prochaine, alors que l’épidémie n’a pas encore atteint son pic dans la région des Amériques, a averti mercredi l’OMS. « Au cours du premier mois de cette épidémie, moins de 10 000 cas ont été signalés à l’OMS. Au cours du mois dernier, près de quatre millions de cas ont été signalés. Nous nous attendons à atteindre un total de 10 millions de cas la semaine prochaine », a déclaré le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, au cours d’une conférence de presse virtuelle.

Il a par ailleurs salué la décision des autorités saoudienne­s de n’autoriser qu’un millier de personnes à effectuer le grand pèlerinage à La Mecque cette année, soulignant que « c’est un autre exemple des choix difficiles que tous les pays doivent faire pour donner la priorité à la santé ».

Selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielle­s, la pandémie de COVID-19 a fait au moins 477 570 morts dans le monde depuis que la Chine a fait officielle­ment état de l’apparition de la maladie en décembre. Plus de 9 400 000 cas d’infection ont été officielle­ment diagnostiq­ués dans 196 pays et territoire­s. Les États-Unis, qui ont recensé leur premier décès début février, sont le pays le plus touché avec 121 932 décès. Viennent ensuite le Brésil (53 830), le Royaume-Uni (43 165), l’Italie (34 644) et la France (29 734). Si l’on rapporte le nombre de morts à la population du pays toutefois, les pays les plus touchés sont, par ordre décroissan­t, la Belgique, le RoyaumeUni, l’Espagne, l’Italie, la Suède, la France, les États-Unis, le Brésil.

« L’épidémie sur le continent américain est très intense, en particulie­r en Amérique centrale et du Sud », a souligné en conférence de presse Michael Ryan, le directeur des questions d’urgence sanitaire à l’OMS. « Nous avons constaté une tendance continue et préoccupan­te, avec beaucoup de pays qui ont connu des augmentati­ons de 25 à 50 % au cours de la semaine dernière », a-t-il dit. « Malheureus­ement, la pandémie dans beaucoup de pays du continent américain n’est pas parvenue à son pic », a-t-il ajouté, en

La pandémie dans beaucoup de pays du continent américain n’est pas p arvenue à son pic MICHAEL RYAN »

soulignant que le niveau élevé de transmissi­on du virus ne permet pas à ces pays d’en finir avec les « mesures sanitaires et sociales extrêmes ».

Le haut responsabl­e a souligné que la durée de l’épidémie et sa trajectoir­e dépendaien­t de l’action entreprise par les gouverneme­nts. « Il est très difficile de faire face à cette pandémie […] à moins de réussir à isoler les cas et à mettre en quarantain­e les contacts. En l’absence d’une telle capacité, le spectre de nouvelles mesures de confinemen­t ne peut être écarté », a-t-il dit.

« Nous voudrions vraiment insister auprès des gouverneme­nts du continent américain sur la nécessité d’avoir une approche globale, une communicat­ion très claire vis-à-vis des citoyens sur les mesures à prendre […], et d’investir fortement dans les infrastruc­tures de santé publique pour tester, isoler et mettre en quarantain­e les cas », a-t-il insisté.

Le chef de l’OMS a pour sa part souligné que « l’un des moyens les plus efficaces de sauver des vies est de fournir de l’oxygène aux patients qui en ont besoin », ceux atteints des formes graves de la maladie ne pouvant pas suffisamme­nt apporter d’oxygène dans leur sang. Ces malades reçoivent donc de l’oxygène médical, mais « la demande est actuelleme­nt supérieure à l’offre », a-t-il prévenu.

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