Dans l’ombre du Far West
Desperados III n’a pas choisi la bonne semaine pour faire sa sortie. Le hasard a voulu que les critiques de la très attendue deuxième partie de The Last of Us soient publiées au même moment. S’il est d’abord passé sous le radar, le premier, un nouveau jeu de stratégie en temps réel bien campé dans le western spaghetti, nous obsède maintenant.
On y suit John Cooper, un as de la gâchette (et du poignard), et ses compagnons dans une quête rédemptrice en plein Wild West. Parmi eux, certains ont soif de vengeance, contre d’autres gangs criminels ou une compagnie de chemin de fer aux pratiques douteuses. Et certains n’y sont que pour l’argent.
Le jeu est divisé en niveaux. Cooper et sa bande arrivent à un endroit, quelques minutes de discussion nous éclairent sur leurs buts et motivations, et nous voilà dans l’action. Dès lors, on peut analyser, vu d’en haut, la carte du niveau. Mais à tout coup, l’on comprendra que les dés sont pipés. Nos quelques désespérés ne font jamais le poids face à des dizaines de mécréants. Il faut donc se débarrasser d’un maximum d’entre eux avant d’être détecté. Et c’est là que le jeu prend tout son sens. À la manière du jeu précédent du studio indépendant allemand Mimimi Games, Shadow Tactics : Blades of the Shogun, chaque situation devient un véritable bac à sable pour le jeu furtif. Si les objectifs sont clairement communiqués, le joueur a la pleine liberté sur la façon de les accomplir.
Les personnages possèdent des habiletés différentes. Un système de synchronisation d’action crée la possibilité pour des synergies entre eux. Cooper, par exemple, peut abattre deux bandits d’un coup avec ses deux revolvers, alors que le Dr McCoy en descendra un autre à distance avec son arme à lunette. Au même moment, Kate, la belle meurtrière, détourne l’attention d’un garde, tandis que le baraqué Hector lui prépare un piège à ours ; attention où vous marchez. Et il y a enfin Isabelle, la sorcière vaudoue du bayou…
Notre stratagème ne prévoyait pas qu’un bandit planté un peu plus loin allait s’apercevoir de notre supercherie et sonnerait l’alarme ? Un système très efficace de sauvegarde et de rechargement rapide, qui ont leurs propres touches, permet de reculer dans le temps sans chichi. Et c’est tant mieux ! Parce que, lorsque l’on se fait prendre dans Desperados III, il est presque impossible de s’en tirer. Aussi bien recommencer.
L’histoire, parfois cliché, reste absorbante ; chaque personnage représente un archétype tordant du western spaghetti. Ils ont d’ailleurs des interactions fort amusantes lorsqu’on les place près l’un de l’autre en jeu, appuyant l’impression de camaraderie.
Certains niveaux nous auront pris parfois plusieurs heures à terminer. On a par contre ressenti une grande satisfaction à finalement résoudre un casse-tête après s’y être cogné la tête tout ce temps. À noter : une fois complétés, les niveaux sont rejouables à l’infini. Les développeurs ont d’ailleurs inclus une liste de défis à relever pour les prochaines fois, dont des récompenses pour la vitesse d’exécution. À jouer et à rejouer.