Le Devoir

Dans l’ombre du Far West

- Olivier Sylvestre

Desperados III n’a pas choisi la bonne semaine pour faire sa sortie. Le hasard a voulu que les critiques de la très attendue deuxième partie de The Last of Us soient publiées au même moment. S’il est d’abord passé sous le radar, le premier, un nouveau jeu de stratégie en temps réel bien campé dans le western spaghetti, nous obsède maintenant.

On y suit John Cooper, un as de la gâchette (et du poignard), et ses compagnons dans une quête rédemptric­e en plein Wild West. Parmi eux, certains ont soif de vengeance, contre d’autres gangs criminels ou une compagnie de chemin de fer aux pratiques douteuses. Et certains n’y sont que pour l’argent.

Le jeu est divisé en niveaux. Cooper et sa bande arrivent à un endroit, quelques minutes de discussion nous éclairent sur leurs buts et motivation­s, et nous voilà dans l’action. Dès lors, on peut analyser, vu d’en haut, la carte du niveau. Mais à tout coup, l’on comprendra que les dés sont pipés. Nos quelques désespérés ne font jamais le poids face à des dizaines de mécréants. Il faut donc se débarrasse­r d’un maximum d’entre eux avant d’être détecté. Et c’est là que le jeu prend tout son sens. À la manière du jeu précédent du studio indépendan­t allemand Mimimi Games, Shadow Tactics : Blades of the Shogun, chaque situation devient un véritable bac à sable pour le jeu furtif. Si les objectifs sont clairement communiqué­s, le joueur a la pleine liberté sur la façon de les accomplir.

Les personnage­s possèdent des habiletés différente­s. Un système de synchronis­ation d’action crée la possibilit­é pour des synergies entre eux. Cooper, par exemple, peut abattre deux bandits d’un coup avec ses deux revolvers, alors que le Dr McCoy en descendra un autre à distance avec son arme à lunette. Au même moment, Kate, la belle meurtrière, détourne l’attention d’un garde, tandis que le baraqué Hector lui prépare un piège à ours ; attention où vous marchez. Et il y a enfin Isabelle, la sorcière vaudoue du bayou…

Notre stratagème ne prévoyait pas qu’un bandit planté un peu plus loin allait s’apercevoir de notre supercheri­e et sonnerait l’alarme ? Un système très efficace de sauvegarde et de rechargeme­nt rapide, qui ont leurs propres touches, permet de reculer dans le temps sans chichi. Et c’est tant mieux ! Parce que, lorsque l’on se fait prendre dans Desperados III, il est presque impossible de s’en tirer. Aussi bien recommence­r.

L’histoire, parfois cliché, reste absorbante ; chaque personnage représente un archétype tordant du western spaghetti. Ils ont d’ailleurs des interactio­ns fort amusantes lorsqu’on les place près l’un de l’autre en jeu, appuyant l’impression de camaraderi­e.

Certains niveaux nous auront pris parfois plusieurs heures à terminer. On a par contre ressenti une grande satisfacti­on à finalement résoudre un casse-tête après s’y être cogné la tête tout ce temps. À noter : une fois complétés, les niveaux sont rejouables à l’infini. Les développeu­rs ont d’ailleurs inclus une liste de défis à relever pour les prochaines fois, dont des récompense­s pour la vitesse d’exécution. À jouer et à rejouer.

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