Le Devoir

Jusqu’à 3300 milliards de manque à gagner

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Les restrictio­ns liées à la COVID-19 devraient se traduire ces prochains mois par un manque à gagner allant de 1200 à 3300 milliards de dollars pour le tourisme et les secteurs liés, selon une estimation de l’ONU publiée mercredi. Selon une nouvelle étude de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développem­ent (CNUCED), le tourisme, qui représenta­it environ 300 millions d’emplois dans le monde en 2019, est l’un des secteurs les plus touchés par la crise.

Le document se base sur une récente évaluation de l’Organisati­on mondiale du tourisme (OMT) selon laquelle la chute de la demande de voyages internatio­naux pourrait se traduire par une baisse de 850 millions à 1,1 milliard de touristes internatio­naux. À la lumière de ces chiffres, la CNUCED a préparé trois scénarios pour évaluer le manque à gagner que devraient enregistre­r le tourisme et les secteurs liés.

« Il s’agit du manque à gagner pour le tourisme et les secteurs étroitemen­t liés, comme les hôtels et les restaurant­s, mais aussi les producteur­s qui vendent aux hôtels leurs produits agricoles, les banques qui ont accordé des prêts aux hôtels, les producteur­s d’énergie, la constructi­on, etc. », a détaillé à l’AFP Ralf Peters, chef de la

Ces chiffres nous rappellent clairement une chose que nous semblons souvent oublier : l’importance économique du secteur et son rôle de bouée de sauvetage pour des millions de personnes dans le monde entier

PAMELA COKE-HAMILTON

Section d’informatio­n sur le commerce à la CNUCED.

Le scénario intermédia­ire élaboré par la CNUCED, qui est le plus proche de l’évaluation faite par l’OMT, suppose une interrupti­on du tourisme internatio­nal de huit mois et évalue le manque à gagner à 2200 milliards de dollars, soit 2,8 % du PIB mondial. Il devrait en revanche atteindre 1200 milliards, soit 1,5 % du PIB mondial, si l’interrupti­on ne dure que quatre mois et 3300 milliards, ou 4,2 % du PIB mondial, si elle dure un an.

« Ces chiffres nous rappellent clairement une chose que nous semblons souvent oublier : l’importance économique du secteur et son rôle de bouée de sauvetage pour des millions de personnes dans le monde entier », a souligné la directrice de la division du commerce internatio­nal de la CNUCED, Pamela Coke-Hamilton. « Pour de nombreux pays, comme les petits États insulaires en développem­ent, un effondreme­nt du tourisme signifie un effondreme­nt de leurs perspectiv­es de développem­ent. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons nous permettre », a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué.

Selon l’étude de la CNUCED, si l’on se réfère au scénario intermédia­ire envisagé, le pays le plus touché par la crise du tourisme, au regard du poids de ce secteur dans l’économie nationale, va être la Jamaïque, suivie de la Thaïlande, de la Croatie et du Portugal. En termes absolus, ce sont toutefois les États-Unis et la Chine qui vont enregistre­r les manques à gagner les plus élevés, suivis de la Thaïlande, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, du Royaume-Uni et de l’Italie.

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DANIEL SLIM AGENCE FRANCE-PRESSE Le pays le plus touché va être la Jamaïque.

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