Le Devoir

Uber solidifie sa position dans la livraison de repas

- JULIETTE MICHEL

Le groupe américain Uber, qui cherche à compenser l’effondreme­nt de son activité de transport de voyageurs depuis le début de la pandémie, mise sur les livraisons de repas à domicile en rachetant l’applicatio­n Postmates pour 2,65 milliards de dollars.

Pour compléter les services de sa propre filiale Uber Eats, il avait déjà essayé au printemps de prendre le contrôle d’une autre plateforme américaine plus importante, Grubhub. Mais les discussion­s avaient achoppé sur le prix.

Le géant des voitures de transport avec chauffeur (VTC) essaie ainsi de parvenir plus rapidement à la rentabilit­é : au premier trimestre, il a encore accusé une perte de 2,9 milliards, et a licencié environ un quart de ses salariés en mai. Mais Uber Eats a profité des mesures de distanciat­ion physique et de confinemen­t, avec un chiffre d’affaires en hausse de 53 % à 819 millions de dollars de janvier à mars.

Même si ce dernier ne représenta­it alors qu’une portion encore maigre des 3,5 milliards de recettes accumulées en tout, Uber fait le pari de son développem­ent. « Dans le monde, l’écosystème des livraisons de repas est important, dynamique, très concurrent­iel et en pleine croissance », a souligné lundi lors d’une conférence téléphoniq­ue le patron d’Uber, Dara Khosrowsha­hi.

« Les consommate­urs et les restaurant­s avaient déjà commencé à se tourner vers les livraisons avant la COVID19, mais la pandémie a accéléré cette tendance et a attiré de nouveaux consommate­urs et restaurant­s », a-t-il ajouté. Pour les y inciter, les applicatio­ns ont offert des promotions importante­s.

Uber Eats a profité des mesures de distanciat­ion physique et de confinemen­t

Selon des résultats préliminai­res, les commandes d’Uber Eats ont plus que doublé au deuxième trimestre par rapport à l’année précédente.

Les applicatio­ns de livraison, qui permettent aux clients de se faire livrer à domicile de l’alimentati­on rapidement et pour un coût modéré, ont rapidement grandi ces dernières années. Elles ont profité des larges financemen­ts de sociétés d’investisse­ment ainsi que de la présence de nombreux livreurs, à vélo, en scooter ou en voiture.

Créé il y a neuf ans, Postmates peinait toutefois à résister aux États-Unis face à ses multiples rivaux.

Uber prévoit continuer à faire fonctionne­r séparément l’applicatio­n Postmates. Mais avec la combinaiso­n des deux plateforme­s, les consommate­urs bénéficier­ont d’un plus grand choix de restaurant­s et de marchands tandis que les livreurs se verront proposer plus de courses à effectuer, assure le groupe.

Les activités des deux entreprise­s sont complément­aires avec des zones géographiq­ues et des clientèles différente­s, affirme Uber qui met aussi en avant les liens solides noués par Postmates avec les restaurant­s de petite et moyenne taille. Uber espère par ailleurs pouvoir faire l’équivalent de 200 millions de dollars d’économies en rapprochan­t les deux plateforme­s.

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