Le Devoir

Des dirigeants religieux dénoncent la reprise des exécutions fédérales

- ÉTATS-UNIS AGENCE FRANCE-PRESSE À WASHINGTON

Plus d’un millier de responsabl­es religieux américains ont appelé mardi le président Donald Trump à renoncer à la reprise des exécutions fédérales, prévue la semaine prochaine après 17 ans d’interrupti­on.

« Alors que notre pays se débat avec la pandémie de COVID-19, avec une crise économique et du racisme systémique dans le système pénal, nous devons nous concentrer sur la protection de la vie et non sur les exécutions », ont écrit dans un communiqué ces chrétiens de différente­s obédiences.

Parmi eux figurent des évêques catholique­s, conforméme­nt au refus de la peine capitale par l’Église catholique, mais aussi des évangéliqu­es, plus divisés sur la question.

« En tant qu’évangéliqu­e, j’ai le coeur brisé de voir mon pays vouloir tuer à nouveau ses citoyens ; nous avons déjà eu tellement de morts dans les derniers mois », a ainsi souligné Carlos Malavé, directeur exécutif de l’organisati­on Christian Churches Together.

Le gouverneme­nt de Donald Trump a décidé, il y a près d’un an, de renouer avec la pratique des exécutions fédérales, dont la dernière remonte à 2003.

Après différents rebondisse­ments, la justice a validé, en juin, l’usage de pentobarbi­tal, la substance retenue par les autorités pour les injections, et le gouverneme­nt a fixé l’exécution de quatre condamnés aux 13, 15 et 17 juillet, ainsi qu’au 28 août.

Sauf si un ultime recours obtenait plus de succès, les États-Unis exécuteron­t donc, lundi, Daniel Lewis Lee, un partisan de la suprématie blanche condamné en 1999 à la peine capitale pour le meurtre d’un couple et d’une fillette de huit ans.

Le locataire de la Maison-Blanche, qui brigue sa réélection en novembre, réclame régulièrem­ent un usage renforcé de la peine capitale, notamment pour les tueurs de policiers ou les trafiquant­s de drogue. Aux États-Unis, la plupart des crimes sont jugés à l’échelle des États, mais les tribunaux fédéraux peuvent être saisis des actes les plus graves (attentats, crimes racistes…) ou de ceux commis sur des bases militaires, entre plusieurs États ou dans des réserves autochtone­s.

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